Bah que faites-vous ici ? Vous vous êtes perdus ? Aaaah vous comptez visiter Albi et sa région ! Mais bien sûr, évidemment, où avions-nous la tête ? Excellente idée. Vous nous prenez un peu par surprise, mais nous avons justement passé un long week-end à Albi et ses alentours. Nous en sommes revenus avec des souvenirs plein la tête et un paquet de conseils qui pourraient vous aider !
Pour commencer, nous allons vous présenter le centre de la superbe Albi, puis nous passerons à ses alentours dans un rayon de cinquante kilomètres, incluant quelques « plus beaux villages de France »… sans oublier des idées de balades pour vous dégourdir les pieds entre les deux !
Cette escapade nous aura pris quatre jours sans courir. Bien sûr, rien ne vous empêche de zapper quelques étapes si vous avez un train à prendre. L’essentiel des visites se situe dans le département du Tarn, mais nous avons légèrement débordé sur l’Aveyron.
Albi, la « ville rouge » ♥︎
La briquette rouge ne nous avait jamais trop passionnés, mais là bim ! C’est le coup de cœur immédiat. Albi nous ravit par ses ruelles pourprittoresques et son architecture vermeilleuses, le tout à l’ombre d’une gigantesque écarlathédrale. Si l’on dit que la couleur rouge irrite le cerveau, c’est complètement faux à Albi où il fait bon flâner le nez en l’air et se laisser vivre.
Le quartier le plus surprenant se situe autour de la Maison du Vieil Alby, devenue musée. Une minute plus loin se trouve la maison de naissance du peintre Toulouse-Lautrec (qui n’est donc ni de Toulouse, ni de Lautrec). Alcoolique notoire, il aimait assortir son nez avec sa ville d’origine.
Tout près, nous vous recommandons de passer une tête dans le cloître Saint Salvy (gratuit), élégant et reposant vestige du Moyen Âge. Notez l’utilisation de briques plus larges et presque blanches appelées… pierres.
En nous perdant dans d’autres quartiers du centre d’Albi, nous fondons devant certaines ruelles très fleuries et leurs maisons faites de briques, de broc et de colombages. Un trio gagnant.
Mais revenons à la fameuse cathédrale Sainte-Cécile. Autant l’extérieur est austère avec ses airs de château haut-de-forme, autant l’intérieur est habillé des pieds à la tête par de magnifiques peintures, dorures, fresques et trompe-l’œil.
Il est strictement interdit, sauf en cas d’allergie, de repartir d’Albi sans la visiter (6€).
Juste à côté, le palais de la Berbie (à ne pas confondre avec Barbie) abrite un musée que nous n’avons pas visité. Cependant l’accès à son chemin de ronde est libre et permet d’admirer les briques bien briquées du palais et son jardin « à la française ».
Et puisqu’Albi est séparée en deux par le Tarn, chaque rive offre un regard sur celle d’en face. Un spectacle qui atteint son apogée lorsque le soleil s’endort et que la ville rouge devient ville d’or.
Conseils pratiques pour visiter Albi
Manger à Albi
La crêperie Crep’o’rama n’offre pas de panorama, mais de très bonnes crêpes, servies par un proprio sympathique qui fait tout tout seul (y compris un redoutable vin de romarin maison).
Dormir à Albi
Nous n’avons pas dormi dans la ville-même, mais 20 minutes plus au sud, aux Chambres d’hôtes du Rouyre (~90€ la chambre double)i. Il s’agit d’un domaine avec plusieurs chambres et une piscine. Bon petit déjeuner avec gâteau aux pommes et multiples confitures maison.
Les villages à l’est d’Albi
Brousse-le-Château (Aveyron) ♥︎
Nous quittons temporairement le Tarn (le département) mais retrouvons le Tarn (la rivière) à Brousse-le-Château. Vous suivez ?
Fini le rouge, Brousse est tout en pierres et si possible en très vieilles pierres. Ne vous attendez pas à marcher des kilomètres dans ce village, il est juste assez grand pour faire trois pas et éventuellement visiter le château (6€) ou pique-niquer au bord de l’eau.
En revanche, qu’est-ce qu’il est mignon ! Il a bien mérité son adhésion à la liste des « plus beaux villages de France ».
Randonnée sur les hauteurs de Fraissines
À la recherche d’un sentier où marcher dans le coin, nous redescendons le cours du Tarn et retraversons la frontière du Tarn pour nous garer à Fraissines. Nous avons repéré là une boucle intitulée Les Corniches du Tarn (voir l’itinéraire).
Elle prend trois heures, ainsi qu’un peu de hauteur sur des champs, des forêts et la rivière. C’est loin d’être un incontournable, mais voilà une occasion de délaisser le véhicule et de s’oxygéner les globules.
Voir rouge à Combret (Aveyron)
Une nouvelle virée dans le département de l’Aveyron nous dépose à Combret. Curieusement, ce ne sont pas les briques qui sont rouges par ici, mais directement les pierres. L’œil aguerri remarquera de nombreux détails et vestiges moyenâgeux. L’œil novice… dégustera le sirop de rhubarbe maison de l’auberge du village.
L’étonnante église d’Alban
Nous en avons terminé avec l’Aveyron. Quelques dizaines de collines plus tard, nous rejoignons la ville d’Alban, qui a anéanti le charme des vieilles pierres derrière une couche de crépi gris. Même son église fait pâle figure… mais attention seulement de l’extérieur ! Car en poussant la porte, c’est un délire de fresques vives qui nous attend.
L’ancien abbé du village s’est occupé du gros œuvre avec un tour de passe-passe : il fait construire une coque de béton « protectrice » au-dessus de l’ancienne église, avant de démonter les vieilles pierres et de ne conserver que le béton.
Puis le peintre estonien Nicolaï Greschny s’est chargé des finitions dans un style pas très orthodoxe. Euh… si justement, très orthodoxe.
Ambialet et ses points de vue ♥︎
C’est à Ambialet que nous passons notre soirée. Cet étrange village est posé sur un isthme particulièrement étroit, de seulement douze mètres. EDF en profite pour exploiter une centrale hydraulique camouflée dans un faux château rose d’inspiration… bavaroise. Parce que pourquoi pas ?
Le village n’en est pas moins ultra mignon, entouré d’eau et de collines expertes en points de vue.
Nous lâchons quelques gouttes de sueur pour atteindre le belvédère de l’ancien Prieuré (devenu succursale d’une université américaine, parce que pourquoi pas ?). Ce qui nous permet de pique-niquer face à cette vue :
Conseils pratiques à Ambialet
Dormir à Ambialet
Nous avons dormi dans un mini quartier excentré d’Ambialet et nous pouvions rejoindre le centre du village à pied via la promenade qui longe le Tarn. Notre chambre d’hôtes s’appelle l’Auberg’Inn (~70€) : hôtes hyper sympas, petit déjeuner servi dans la ruelle entre deux maisons et une église. Seul bémol, l’insonorisation des chambres. La chambre familiale à l’étage semble plus épargnée.
Manger à Ambialet
Pour le dîner, le Relais de la Vallée nous avait mis l’eau à la bouche (option végétarienne sur demande), hélas il était complet, ainsi que tous les autres restaurants à la ronde en ce samedi soir. Réservez tôt ou rabattez-vous comme nous sur un pique-nique !
Au sud d’Albi
Pas Toulouse, Lautrec ♥︎
À Lautrec, attention aux mirettes. Ce « plus beau village de France » s’avère être aussi le plus beau de ce séjour dans le Tarn. C’est simple, rien n’est neuf ici, tout a l’air d’avoir traversé les siècles. Les maisons ancestrales essaiment sur de jolies ruelles que nous arpentons avec joie et chuchotis, de peur de troubler la sérénité des pots de fleurs assoupis.
Entre les pierres et les colombages, de nombreux volets ont opté pour une teinte bleu « pastel ». Ce pigment extrait d’une bouillie de schtroumpfs feuilles séchées fit la richesse de la région, avant d’être supplanté par le bleu intense de l’indigotier.
Quelques boutiques perpétuent la tradition en présentant des vêtements et tout autre objet qui peut se teindre avec ce bleu tendre.
Enfin, il est possible de grimper au-dessus de Lautrec jusqu’à un moulin à vent, qui ajoute un grain de champêtreté au village.
Conseils pratiques pour visiter Lautrec
Manger à Lautrec
Nous recommandons le chouette Café Plùm, qui sert des assiettes simples à prix doux, dont des plats végétariens, sur une terrasse ombragée. Il fait aussi office de librairie et organise parfois des petits concerts le soir.
Dormir à Lautrec
Nous avons dormi à 10 minutes d’ici, aux Chambres d’hôtes du Rouyre (que nous citions déjà plus haut dans nos conseils sur Albi).
Cascades de haute voltige à Arifat
L’étape suivante est une balade. Non loin du village d’Arifat, se trouve une boucle pédestre d’une heure qui descend dans une forêt touffue puis offre des vues sur quatre ou cinq rebondissements aquatiques.
Navrés, la baignade est interdite, mais la marche est tout de même sympathique et rafraîchissante.
Villages à l’ouest d’Albi
Tous à la bastide (!) de Lisle-sur-Tarn
Au quatrième jour, nous flirtons avec les limites ouest du département du Tarn, à commencer par Lisle-sur-Tarn, une bastide dans la plus pure tradition des bastides du Sud-Ouest, avec ses rues perpendiculaires et sa place centrale cernée d’arcades. Il s’agirait même de la plus grande place « à couverts » du Sud-Ouest. Si tu m’crois pas hé, Tarn ta gueule à la récré.
Ce vaste espace a tout pour plaire aux pétanquistes, qui ne risquent d’ailleurs pas de manquer de bouchons puisque Lisle-sur-Tarn fait partie de la zone de production du fameux vin de Gaillac.
Enfin, l’église lisloise dispose d’un bel intérieur, mais qui s’abîme et mériterait une restauration.
« Vamos a la playa » de Rabastens
À dix minutes seulement, la rivière Tarn ondule sous de hauts remparts de briques rouges, au sommet desquels se nichent les paisibles ruelles de Rabastens.
La plus belle vue sur le village de Rabastens s’obtient du haut du grand pont, avec vue également sur… sa plage, car oui, il est doté d’une plage !
Il est aussi possible de descendre marcher le long de la rivière, de passer sous l’arche de l’ancien moulin et de poursuivre jusqu’à une famille de tables de pique-nique.
L’église de Rabastens est réputée pour sa magnifique décoration intérieure, hélas elle est en rénovation lors de notre passage. Autre problème dramatique : nous n’avons pas assez soif pour nous poser à la terrasse du salon de thé La Dilettante, qui a pourtant l’air sympa. C’est dur la vie.
Parfois, des lecteurs nous demandent si nous avons d’autres « bons conseils » que ceux déjà indiqués dans nos articles. Alors en voici un : jetez un œil à la façade de l’hôtel de Rolland, auquel la briquette confère des airs de manoirs anglais.
Poésie villageoise à Castelnau-de-Montmiral
N’ayant aucun lien de parenté avec Godefroy de Montmirail, Castelnau vit tranquillement sa vie de plus beau village de France sur le dos d’une colline.
Nous aimons sa porte d’entrée fortifiée, sa place centrale bourrée d’arcades, son église au plafond bleu et enfin des phrases poétiques semées de-ci de-là.
Pour prolonger le plaisir, nous nous octroyons une pause sur la terrasse avec vue du café/librairie Au Baladin de la Gresigne. L’occasion, une fois de plus, d’offrir une cure de verdure à nos pupilles.
Larroque, le village sous la roche
(Cette fois, aucun lien de parenté avec Michèle.) Ce village grand comme trois pommes est très mignon. Faites-y une pause rapide pour admirer ses vieilles maisons en pierre, à colombages ou les deux à la fois, le tout sous un énorme rocher constellé de grottes.
Et puis… et puis… et Puycelsi ♥︎
Nous terminons sur un nouveau « plus beau village de France ». Décidément ! C’est à se demander si nous ne sommes pas dans l’une des « plus belles régions de France ».
Percez les murailles de Puycelsi pour découvrir un havre de tranquillité où tout n’est que pierres, chats et rosiers.
Nous nous faisons happer par une ruelle… puis celle-là… puis celle-ci… Et enfin le chemin de ronde pour quelques vues.
N’oubliez pas d’admirer les élégantes voûtes bleues de l’église, une tradition locale visiblement.
Conseils sur Puycelsi
Dormir à Puycelsi
Si vous comptez passer la soirée ici, il est possible de dormir à l’Ancienne Auberge (~100€)i, en plein cœur des ruelles médiévales.
De notre côté, nous avons rejoint un autre village « coup de cœur », Saint-Antonin-Noble-Val, situé 30 minutes plus au nord. Nous y avons une très chouette adresse à recommander : Marie Colline à la campagne (~90€)i, ouverte uniquement le week-end.
PS : Pour lire nos conseils sur le village de Saint-Antonin-Noble-Val et ses alentours (dont Cordes-sur-Ciel), cela se passe dans notre article dédié aux Gorges de l’Aveyron. Une bonne façon d’enchaîner, si vous ne savez plus que voir autour d’Albi.
Notre avis sur Albi et les villages du Tarn
Voilà une très bonne idée d’escapade ! D’abord pour la ville d’Albi elle-même, puis pour son voisinage vert et paisible qui concentre un impressionnant patrimoine de villages fleuris. Nous y étions fin mai, avant les grosses chaleurs, mais les mois d’été doivent être sympathiques également avec le retour des guinguettes, et le Tarn pour faire trempette.
Nos découvertes autour d’Albi sur une carte
Merci pour cette belle balade agrémentée de belles photos et si bien racontée avec cet humour qui vous caractèrise.
Je suis de la région et j’ai toujours plaisir à re-découvrir celle-ci. Profitez-bien ! Je partage auprès de personnes qui prendront plaisir à vous lire. Eliane
Merci beaucoup Eliane, ce doit être sympa de vivre par ici !
Bonjour les voyageurs,
Nous habitons pas très loin ce cette région, (villeneuve sur lot) c’est vrai que cette région est très sympa et très axée sur le tourisme.
En stand by médical forcé pour l’instant, nous allons en profiter pour reprendre les visites.
Bons voyages et au plaisir de vous lire
Jean Marc
Bonjour Jean Marc,
On connaît un peu Villeneuve-sur-Lot, et on aime beaucoup Pujols, sympa aussi par là !
Bon rétablissement et bonnes balades locales !
bonjour, vous avez oublié le plus beau : Cordes-sur-ciel 😉
Salut Camille,
On est d’accord, c’est le plus beau ! Mais on l’évoque déjà dans cet autre article : https://www.mifuguemiraison.com/fr/gorges-aveyron-saint-antonin-noble-val-bruniquel-cordes/