Nous avons passé trois semaines au Ladakh, entre août et septembre, et nous en sommes revenus archi emballés ! Nous pensions commencer à bien connaître l’Inde, mais cette région n’est vraiment pas comme les autres. Oubliez le curry, oubliez Ganesh, oubliez Bollywood et tout ce que vous connaissez de la culture indienne. Oubliez la mousson aussi, puisque le Ladakh est l’un des rares États à passer les mois d’été au sec !
À la place, ouvrez une porte sur des montagnes spectaculaires, une riche culture imprégnée de bouddhisme tibétain, des randonnées de haut vol, de magnifiques villages isolés, des traditions déroutantes…
Bref, amis aventuriers, adeptes du dépaysement intensif ou fanas de randonnée, cette destination risque de vous laisser des souvenirs mémorables.

Dans cet article, nous allons tâcher de parcourir un maximum d’informations utiles pour préparer un voyage au Ladakh. Accrochez vos ceintures, car les particularités liées aux altitudes himalayennes sont nombreuses et ne doivent pas être prises à la légère.
- Notre itinéraire de voyage au Ladakh
- Quelles étapes ajouter à un itinéraire au Ladakh ?
- Prévoir un itinéraire ou visiter en étoile ?
- La fréquentation touristique au Ladakh
- Arriver au Ladakh : les transports
- Ladakh et mal de l’altitude
- Le contexte géopolitique particulier
- À quelle saison visiter le Ladakh ?
- Se déplacer et organiser ses excursions au Ladakh
- Obtenir un permis de circulation
- Organiser ses balades touristiques
- Organiser ses treks
- Organiser son voyage entier à l’aide d’une agence
- Les logements au Ladakh
- Hygiène, santé et sécurité
- Derniers conseils en vrac pour un voyage au Ladakh
Notre itinéraire de voyage au Ladakh
Commençons par un résumé rapide de notre circuit au Ladakh, avec des liens vers nos articles dédiés pour les curieux. Nous sommes restés trois semaines au Ladakh, mais comme nous avons passé du temps à travailler durant notre voyage, il est facile de condenser ce programme en une douzaine de jours, aller-retour exclus.
Leh, notre QG au Ladakh
C’est à Leh, la capitale, que s’est déroulée la majeure partie de notre séjour. Déjà parce que nous y avons passé nos trois jours d’acclimatation à l’arrivée, mais aussi parce que la ville représente une base paisible entre deux excursions, avec tout ce qu’il faut d’hôtels confortables, de bons restaurants, de cafés mignons et de visites intéressantes.

Un premier trek : 3 jours dans la Vallée de Sham
Pressés de dégourdir nos jambes, nous sommes partis randonner dès le quatrième jour. Et pour ménager nos poumons de moineaux, nous avons opté pour un trek facile surnommé Baby Trek, sans guide mais avec nuitée en homestay. Nous avons adoré passer les cols hérissés de drapeaux de prières, nous arrêter dans des villages-oasis reculés et y découvrir le mode de vie himalayen.
➤ Lire notre article sur le Baby Trek du Ladakh

Monastères à l’ouest de Leh : Alchi, Likir, Lamayuru…
Nous avions aussi très hâte de découvrir nos premiers monastères bouddhistes. Nous avons profité de nos trajets en taxi avant et après le Baby Trek pour découvrir quelques-unes de ces sentinelles sacrées, tantôt intimistes, tantôt millénaires, tantôt entourées de paysages scotchants. Nous en sommes ressortis sonnés comme des gongs !
➤ Lire notre article sur les monastères de Lamayuru, Alchi et Likir

Un deuxième trek : de Spituk à Stok
Une fois bien en forme, nous nous sommes lancés un challenge randonnistique impliquant un col à plus de 4800m, toujours sans guide. Et bigre, les paysages étaient à la hauteur du pesant de cacahuètes de l’effort ! Des pics acérés, des lumières spectaculaires, des couleurs déjà automnales et quelques moutons (pas si) bleus. La randonnée est prévue sur trois jours, mais n’hésitez pas à zapper la première partie moins savoureuse.
➤ Lire notre article sur le trek de Spituk à Stok

Monastères au sud-est de Leh : Chemrey, Hemis, Thiksey…
Notre troisième et dernière balade s’est placée sous le signe du repos physique, accompagné d’une pointe de zénitude. Nous avons poussé les portes d’une nouvelle brochette de monastères lamaïques, dont deux des plus célèbres du Ladakh : Hemis et Thiksey. Nous essayons au passage, dans notre article, de décrypter quelques spécificités du bouddhisme himalayen, que nous aurions aimé connaître avant de partir.
➤ Lire notre article sur les monastères de Chemrey, Hemis et Thiksey

Quelles étapes ajouter à un itinéraire au Ladakh ?
Nous avons beaucoup hésité à insérer d’autres étapes dans notre programme, mais les longues distances en taxi sur des routes poussiéreuses nous ont refroidis. Voici ces destinations que nous avons écartées.
L’échappée la plus courante est une expédition vers la Nebra Valley, au nord de Leh. Au programme, une vallée fertile, des villages reculés, des sources chaudes, des chameaux sauvages et un Bouddha géant. Comptez à minima cinq heures de route, dont un col à 5600m qui peut taper fort sur le caillou si vous n’êtes pas acclimatés.
Beaucoup de voyageurs partent aussi voir la berge indienne du lac Pangong, à cheval sur la frontière chinoise. Les photos turquoise donnent très envie, et un Indien nous a dit qu’il n’était pas possible de visiter le Ladakh sans aller voir les lacs. Hélas, les avis sur Internet parlent d’un lieu gâché par le tourisme. Pour l’explication, la scène finale du film indien « 3 Idiots » s’y déroule. Il a tellement cartonné que, quinze ans plus tard, les touristes indiens déboulent en nombre. Des centaines de cabanes ont été construites et les bouteilles plastiques s’entassent juste derrière. La route s’est améliorée ces dernières années, mais cela représente toujours cinq heures en 4×4, davantage en voiture classique.
Nous aurions peut-être préféré le lac Moriri, plus calme, mais les logements y semblent très rudimentaires pour le prix et des grillages empêchent d’accéder à une bonne partie des berges. Bref, nous avons l’impression que les excursions aux lacs donnent de belles photos, mais que l’expérience ne nous aurait pas tant plu.
Notre vrai regret de ce voyage au Ladakh, c’est le trek de la Markha Valley, écarté car nous n’avions pas six jours consécutifs à y consacrer. Nous avons fini par découvrir qu’il est écourtable chaque année un peu plus, à mesure que les routes s’allongent pour desservir les villages jusque-là isolés. Nous aurions sûrement adoré y passer trois ou quatre jours.
Enfin, du côté de la frontière pakistanaise, le Zanskar est une région reculée, moins fréquentée, authentique et très attrayante. Elle aussi est mieux reliée qu’auparavant, mais représente toujours une bonne expédition. Elle pourrait faire l’objet d’un voyage à part entière, pour des touristes qui souhaitent vraiment se perdre.
Prévoir un itinéraire ou visiter en étoile ?
Habituellement, nous aimons planifier des voyages itinérants et passer d’un point à un autre dans un ordre logique. Ce n’est pas aussi simple au Ladakh.
Déjà parce qu’il y a peu de villes en dehors de la capitale, surtout des villages, donc peu d’étapes solides où poser plusieurs jours son baluchon et trouver des moyens de transports vers l’étape suivante. Ensuite parce que les massifs montagneux limitent le nombre de routes, créent des culs-de-sacs et imposent beaucoup d’allers-retours, sauf à se lancer sur des chemins cahoteux en 4×4. Enfin, si vous cherchez un minimum de confort, vous serez heureux de retrouver les hôtels et restaurants de Leh entre deux villages ou après un trek.

La fréquentation touristique au Ladakh
Les chiffres du tourisme explosent chaque année le record précédent, pour le meilleur et pour le… moins meilleur. Or, étrangement, nous étions presque seuls sur les sentiers. Comment est-ce possible ?
L’explication s’appelle le tourisme national. Les Indiens des autres États rêvent de voir l’Himalaya, de profiter de sa fraîcheur et de sillonner ses routes sur une Royal Enfield, l’équivalent local de la Harley-Davidson. La bonne nouvelle, c’est qu’en dehors de Leh, ces touristes se baladent sur un circuit parallèle, sans randonner et sans intérêt pour les villages pittoresques, de sorte que nous ne nous sommes pratiquement pas gênés. Le seul phénomène étrange est le retour, chaque fin d’après-midi à Leh, de 4×4, taxis et motos par dizaines, tous en même temps !
Arriver au Ladakh : les transports
Par avion, le seul aéroport civil du Ladakh est celui de Leh. Un terminal international est en projet, mais en attendant il vous faudra prendre un vol interne, généralement depuis Delhi. L’atterrissage est assez spectaculaire, le pilote doit s’engouffrer dans une première vallée, puis tourner dans une seconde juste avant de poser les roues. Complication supplémentaire, aucun vol n’a lieu l’après-midi, car un vent imprévisible monte en puissance. Enfin, les avions sont cloués au sol lorsque la température dépasse 32°C, par manque de portance de l’air. C’était rare avant, mais ça l’est de moins en moins.

Rejoindre Leh depuis l’aéroport : marchez vers le parking, un petit stand permet de commander un taxi prépayé à tarif fixe. La ville n’est qu’à 5km.
Arriver sans avion : c’est possible et c’est sûrement un souvenir pour la vie sur l’une des routes les plus dangereuses du monde (cf. l’article de notre collègue blogueur One Chaï). Le trajet prend deux jours, moins quatre heures depuis 2020 grâce à un nouveau tunnel. Il existe aussi des minibus rapides qui continuent de rouler la nuit, mais nous vous conseillons de vous fier à votre bonne étoile, le Soleil. Nous essayons habituellement d’éviter les vols internes en Inde, mais en arrivant du Kerala tout au sud, cela aurait représenté 4 à 5 jours de transport terrestre !
Notez qu’une ligne de train est en construction pour relier le Ladakh au reste de l’Inde, avec wagons pressurisés comme les avions pour aider au franchissement des cols. A priori, elle devrait être achevée en 2028 ou 29.
Arriver depuis la Chine ou le Pakistan : Niet ! Ne comptez pas trouver un passage terrestre. L’Inde est en froid avec ces deux pays, justement pour des chamailleries sur les frontières du Ladakh.
Ladakh et mal de l’altitude
L’arrivée au Ladakh n’est pas anecdotique, il faut gérer les risques liés au mal aigu des montagnes (MAM). Leh étant située à 3500m, une accession rapide par avion provoque des symptômes légers-moyens (maux de tête, nausée, fatigue…) chez une personne sur deux, sans distinction d’âge ni de condition physique, accompagnés de symptômes plus sévères chez une personne sur dix. Nous avons entendu de nombreuses histoires de touristes mis sous oxygène à l’hôpital. Comme il n’est pas possible de redescendre rapidement, les cas graves sont traités en caisson hyperbare.
Les recommandations sont : pas d’efforts pendant deux (voire trois) jours, beaucoup d’eau, pas une goutte d’alcool. L’absence de symptômes ne signifie pas pour autant que vous soyez acclimatés et que vous puissiez aller crapahuter. Parfois, cela se passe bien au début, puis un rhume de passage ou un franchissement de col déclenche les problèmes. Enfin, si vous continuez de grimper sur la suite de votre voyage, respectez les paliers : pas plus de 500m de différence entre une nuit et la suivante.
L’autre sujet moins grave est le souffle. Il faut patienter quatre jours pour que les premiers renforts de globules rouges arrivent et huit pour arrêter d’imiter une locomotive dans les montées.
De notre côté, nous avons eu la version light du mal des montagnes. Outre un essoufflement rapide, nos têtes tournaient en nous relevant ou après une montée d’escalier, nos yeux étaient secs et un soupçon de mal de crâne rodait. Nous visitions un peu Leh, mais prenions un taxi pour remonter à l’hôtel par précaution. Les semaines suivantes, ne restaient que les effets de la faible humidité de l’air (le Ladakh est un désert) : peau très sèche et narines qui craquellent (légers saignements de nez).
Par précaution, nous avions une boîte de Diamox, médicament délivré sur ordonnance en France. Il est conçu pour les personnes sachant déjà ne pas supporter l’altitude, donc la notice conseille de démarrer le traitement avant l’arrivée. Attendez plutôt de voir, car les effets secondaires ne sont pas anodins (surtout sur d’éventuels fœtus). Et ne torturez pas votre médecin pour l’obtenir, il est disponible sans ordonnance dans les pharmacies de Leh.
Le contexte géopolitique particulier
Le Ladakh ne souffre pas de conflits internes, ni de terrorisme, vous ne risquez rien à le visiter. Avant 2019, il était inclus dans l’État du Jammu-et-Cachemire qui connaît de nombreux problèmes. Le Ladakh était déjà épargné, mais il est maintenant un État clairement indépendant.
Là où ça se corse, c’est que le Ladakh est coincé entre deux frontières âprement chamaillées : Pakistan à l’ouest, Chine à l’est, chacun des trois pays cherchant à se réapproprier des territoires « spoliés ». Côté Chine, les deux belligérants ont eu la bonne idée de retirer aux garde-frontières leurs armes à feu, ils se donnent désormais des coups de bâtons. Des incidents plus graves éclatent sporadiquement, mais sans incidence ni sur les habitants, ni sur les touristes.
La face visible de ces querelles de glaciers, c’est l’ultra-présence des militaires au Ladakh. Ils seraient entre soixante et cent mille postés dans la région, affairés toute la journée à transporter des trucs, des bidules ou à se transporter eux-mêmes dans des camions qui empestent le vieux mazout. Mais concrètement, en dehors des routes principales, nous ne les croisions nulle part.

À quelle saison visiter le Ladakh ?
À moins d’être velu comme un Yeti, il est recommandé de viser les quatre mois de juin à septembre. Nous avons visité le Ladakh du 20 août au 10 septembre, et c’était parfait, avec une grande majorité de soleil. La pluie, et notamment la mousson, est bloquée par plusieurs barrières de montagnes. Nous avions 10-20°C au début, 6-15° vers la fin, mais notez qu’avec l’altitude, 20° tapent déjà fort !
Nous avons senti l’ambiance changer notre dernière semaine : journées raccourcies, neige sur les sommets et les cafés qui se vident. À vue de nez, le Ladakh reste visitable tout le mois de septembre, mais avec moins d’ambiance et plus de difficultés pour franchir les cols élevés ou camper en altitude.

Les huit autres mois, c’est l’hiver. Les températures chutent à -10 ou -20° la nuit dans les vallées, puis repassent le zéro la journée, avec des épaisseurs de neige faibles, sécheresse et soleil aidant. La plupart des établissements ferment et les habitants hibernent sous douze couvertures en grignotant les aliments séchés l’été. De rares touristes suréquipés viennent trekker sur la rivière Zanskar gelée ou tenter d’apercevoir la panthère des neiges.
Se déplacer et organiser ses excursions au Ladakh
Il existe peu de moyens de locomotion au Ladakh. Des bus relient les principales villes et villages, mais les informations en ligne sont imprécises voire inexistantes, il faut se rendre à la station de Leh pour les soutirer. L’autre défaut des bus est leur tendance à n’arpenter que les grandes routes, laissant en plan ceux qui visent un monastère ou un départ de randonnée.
Nous avons principalement utilisé le taxi, qui représente un certain budget en comparaison du coût de la vie. Cela s’explique car les chauffeurs doivent vivre douze mois en travaillant quatre. Un registre des tarifs officiels de taxi est mis à jour de temps en temps, mais il existe une légère marge de négociation. Essayez par exemple d’ajouter une visite de monastère au même prix.
Pour dégoter un chauffeur sérieux, le plus simple est de demander aux gérants de votre hôtel. Mais si vous croisez un conducteur sympa et prudent, pensez à noter son numéro, cela resservira. Un bon moyen de réduire les frais, par exemple si vous envisagez la Nubra Valley, est ce site de partage de taxis. Demandez aussi autour de vous, vos voisins de chambre ou de café pourraient avoir les mêmes projets.
La conduite est plutôt prudente pour l’Inde, mais pas incroyable selon des standards européens, avec une légère appétence pour les dépassements sans visibilité. Et ce, malgré les dizaines de messages souvent drôles invitant à la prudence routière.
Nous avons envisagé de louer des vélos pour rendre visite aux monastères les plus proches de Leh, mais vraiment, les routes ne semblent pas agréables, entre les camions qui empestent, la vitesse des voitures et la poussière.
Enfin, oubliez le stop, il est interdit aux Ladakhis de transporter des étrangers.

Obtenir un permis de circulation au Ladakh
Certaines zones du Ladakh ne sont accessibles qu’avec une autorisation administrative en poche, appelée Inner Line Permit.
Schématiquement, repérez sur une carte la route principale de Manali à Leh et celle de Leh à Kargil. Tout ce qui est au sud-ouest de cette ligne est accessible sans permis (parc national d’Hemis, Markha valley, Zanskar). Au nord-est de cet axe, une bande de quelques kilomètres reste accessible et permet de visiter une belle série de monastères et de marcher par exemple sur le Baby Trek (vallée de Sham). Au-delà (Nubra Valley, lacs), le permis est requis pour les non Indiens.
Cela dit, depuis 2022 une nouvelle green tax est instaurée pour tous les touristes et celle-ci est contrôlée par exemple à la sortie ouest de Leh (route vers Lamayuru, le Baby Trek ou le Zanskar). Puisque le permis l’inclut et que nous n’avons pas trouvé comment régler la taxe en ligne, il semble que le plus simple est d’obtenir ce fameux bout de papier.
Vous pouvez vous rendre vous-mêmes au District Collector de Leh, ou bien laisser les hôteliers ou agences de trek le faire contre une petite commission et deux jours d’attente. Nous avons payé 700 roupies par personne auprès de notre hôtel. La durée maximale du permis est de 15 jours. Nous n’avons pas eu besoin de le refaire, car nous avons passé la dernière semaine du côté non contrôlé, au sud-est de Leh.

Organiser ses balades touristiques
Les hôteliers semblent d’une grande aide dans l’organisation des excursions (surtout notre gérant chez Rock Castlei, dont c’était l’ancien métier, mais pas seulement). Ils peuvent suggérer des itinéraires, réserver des taxis, préparer des pique-niques, garder vos bagages… Dans ces conditions, il est facile de faire énormément de choses au Ladakh sans agence.
Si vous souhaitez une prise en charge plus poussée, vous trouverez de nombreuses agences en ville pour vous emmener découvrir la région à la journée ou plus, en privé ou en groupe, en randonnée ou en voiture… Repérez les propositions sur les panneaux dans le centre de Leh. Certaines agences présentent les expéditions en cours d’organisation pour vous permettre de vous y greffer.
Si vous préférez vous organiser en amont et en ligne plutôt que dans les rues de Leh, le site Getyourguidei recense pas mal d’excursions depuis Leh, vers les monastères ou les lacs.
Organiser ses treks
Si vous aimez la randonnée et les grands espaces, le Ladakh vous les apporte sur un (haut) plateau. C’est d’ailleurs selon nous la meilleure chose à faire au Ladakh, à la fois pour le sport, pour admirer des paysages et pour découvrir la vie traditionnelle dans les villages. En effet, la plupart des randonnées sont conçues sous forme de treks de plusieurs jours, avec souvent la possibilité de passer la nuit chez l’habitant.
Comme nous préférons marcher seuls, nous avons écarté les treks les plus sauvages. Nous avons choisi un premier facile, le Baby Trek sur trois jours dans la vallée de Sham, puis un second un peu plus sportif de Spituk à Stok sur deux/trois jours.
Nous étions étonnés de croiser si peu de monde sur ces sentiers, en fin de haute saison. Peut-être que la majorité des trekkeurs marchent en bande organisée sur des chemins reculés, avec tentes et chevaux porteurs. Si c’est ce que vous cherchez, là encore vous trouverez facilement des agences à Leh pour vous accompagner.
Pour choisir nos itinéraires, nous avons principalement farfouillé sur le site Wikiloc, sur des blogs tels L’Apprentie voyageuse et sur le site de l’agence francophone Ju-leh. Une fois sur place, les sentiers sont peu balisés et il est rare de capter un réseau. Nous nous guidions alors avec l’appli Maps.me, des tracés Wikiloc pré-téléchargés, les cairns, les traces de pas dans la poussière et les crottes de chevaux !

Trouver des hébergements en trek sans réservation nous inquiétait, mais tout s’avère facile sur place. Pour le Baby Trek, nous cherchions en arrivant au village en fin d’après-midi (n’hésitez pas à en visiter plusieurs avant de choisir). Sur le trek de Spituk à Stok, le village de Rumbak a mis en place un système tournant : on vous attribue une famille à votre arrivée, de façon similaire à la Markha Valley.
Nous avons obtenu des niveaux de confort variables : deux homestays convenables et un plus rude à Rumbak. Comptez sur des chambres doubles (rarement des dortoirs) avec juste le drap inférieur et une couette/couverture, donc apportez vos « sacs à viande ». La salle de bain est partagée et certains logements possèdent une douche avec chauffe-eau solaire, mais rien n’est garanti.
Côté nourriture, vous n’avez à vous soucier de rien : un bon dîner copieux, un petit-déjeuner re-copieux et un pique-nique à emporter moins copieux, mais ça passe. Ne comptez pas sur la présence d’épiceries dans les villages. Il y a parfois la possibilité d’acheter des bouteilles d’eau aux gérants, sinon de l’eau filtrée au charbon est proposée, à laquelle nous ajoutions par précaution une pastille de purification chimique. Le coût global est de 15-20€ par nuit et par personne, repas compris. Plus d’infos dans nos articles dédiés aux treks.
Matériel à emporter : bâtons en cas de gros dénivelé, bonnes chaussures, coupe-vent, couches pour supporter le froid sur les cols élevés, sac à viande (ou de couchage mais c’est gros), serviette de toilette, casquette, crème solaire, stick à lèvres solaire, gourdes ou poches d’eau, pastilles pour purifier l’eau, fruits secs ou snacks pour se redonner de la force. Si vous avez un doute sur la nature d’un objet, consultez le détail de notre matériel de randonnée.
Nous hésitions à venir au Ladakh avec notre tente, mais elle n’aurait pas servi sur nos deux treks bien pourvus en homestays. Idem sur la Markha Valley, des tentes sont proposées à la location pour la seule nuit loin de tout village. N’apportez votre matériel de bivouac que si vous envisagez des treks plus ambitieux et éloignés.

Organiser son voyage entier à l’aide d’une agence
Même si nous espérons, avec cet article, vous donner envie de visiter le Ladakh en indépendants, peut-être que certains d’entre vous préfèreront sous-traiter l’organisation de leur voyage à une agence pour être rassurés et/ou gagner du temps. Au Ladakh, cela peut être pertinent, car vous pourrez lui confier : l’organisation du circuit, la réservation des hébergements, un accompagnement en taxi et/ou sur les treks, le transport des bagages… Nous vous recommandons de regarder du côté de l’agence Evaneos qui prend soin de faire travailler des agences locales sérieuses, et vous laisse choisir le degré d’accompagnement désiré. Vous pouvez étudier leurs offres par icii (la demande de devis est gratuite).
Les logements au Ladakh
À Leh, nous étions agréablement surpris par le vaste choix et le bon rapport qualité/prix des hébergements. Les hôtels sont de grandes maisons avec de belles boiseries sculptées, des lits larges, un charmant jardin potager et généralement des repas à la demande. Ah, juste un défaut : les couettes sont souvent courtes dans le Ladakh, prévoyez des chaussettes pour les pieds qui dépassent !

Cela dit, malgré le nombre d’adresses, il peut être utile de réserver au moins une semaine à l’avance en juillet-août, car les meilleures finissent complètes. Le challenge est d’estimer à quel moment vous serez à Leh et non en excursion, selon la météo, votre forme physique et vos envies. Vous pouvez pour sûr réserver deux ou trois nuits d’acclimatation à Leh, ce que nous avons fait chez Rock Castlei. Nous y sommes revenus à deux reprises après des excursions en réservant chaque fois quelques jours à l’avance. Nous avons ensuite migré chez Rakui pour les derniers jours, une bonne adresse aussi, bucolique mais avec trop de chambres depuis la construction d’une extension.
Si vous êtes tentés par plus de confort, écartez-vous de Leh, vous trouverez de superbes établissements entourés de nature. Nous avons beaucoup aimé la Dakpa Housei toute tranquille au bord de l’Indus, et salivé devant les photos des bungalows de The Indus River Campi à seulement 15 min de Leh. C’est aussi une bonne alternative à Leh pour la phase d’acclimatation, car les 200m de différence d’altitude peuvent aider.
Ailleurs au Ladakh, le niveau de confort reste plus sommaire. Le bon accueil et les bons repas compensent !
Hygiène, santé et sécurité
Le mal des montagnes n’est pas le seul risque. Inde oblige, nous sommes partis avec une pharmacopée plus consistante que d’habitude (smecta, immodium, antibiotiques large spectre… faites un tour chez le médecin avant de partir). Deux intoxications alimentaires se sont invitées (nous avons identifié les restaurants et les avons sortis de nos listes de conseils !) et quelques maux plus légers, mais peut-être imputables à l’altitude.
Les conseils sont les mêmes que dans le reste de l’Inde. Prenez surtout gare à l’eau du robinet, même pour vous rincer les dents. Pas non plus de glaçons, de glaces, de gâteaux à la crème et laissez de côté les crudités dans les restaurants peu populaires (les délicieux jus d’abricots ne nous ont pas rendus malades, ouf !). Et n’oubliez pas votre meilleur ami, le lavage de main.
La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de moustiques et donc pas les maladies qu’ils diffusent. Précisez-le à votre médecin.
Niveau sécurité, il n’y a pas de délinquance au Ladakh, ni même d’arnaques, c’est une région vraiment paisible. Pas de risque de mauvaise rencontre non plus sur les sentiers. Les vrais dangers pour les randonneurs sont liés à la météo changeante et bien sûr à l’altitude. Il n’y a pas d’hélicoptères, comme au Népal, prompts à sauver les touristes en détresse. Donc si vous vous sentez à 80% de votre forme, agissez comme si vous étiez à 60%.
Il est très fortement recommandé de partir au Ladakh couverts par une assurance voyage, pour le remboursement d’éventuels frais d’hôpitaux ou de rapatriement. De notre côté, comme pour nos derniers voyages hors Union Européenne, nous avons prévu le coup chez ACS Assurancesi.

Derniers conseils en vrac pour un voyage au Ladakh
- Pour Internet et le téléphone, nous avons acheté des cartes SIM sur place. Dans la boutique Airtel de Leh, la carte prépayée de 2,5Go/jour pendant un mois coûte 8€. Attention, les cartes SIM du reste de l’Inde ne fonctionnent pas au Ladakh, même si c’est le même opérateur.
- Julleyyy est le mot le plus utile en ladakhi, pour dire bonjour, au revoir et merci.
- Globalement, les gens sont sérieux, fiables et organisés au Ladakh, que ce soit pour arriver à l’heure aux rendez-vous, faire des démarches ou autre. Ça change du reste de l’Inde !
- La nourriture est également très différente. Outre les momos qui sont une institution, n’hésitez pas à fouiller les menus à la recherche de spécialités locales. Elles sont souvent caloriques, montagne oblige, et font la part belle à l’orge. Les jus d’abricot sont délicieux et la capitale est pleine de bons cafés.
- Collègues végétariens, il est super simple de manger au Ladakh, et ce pour diverses raisons : croyances, traditions, complexité de l’élevage, tourisme sensible à l’environnement… D’ailleurs, les homestays et guides de montagne cuisinent souvent végé par défaut pour se simplifier la vie et plaire à tout le monde.
- Pensez à consulter les dates des festivals des monastères pour organiser votre programme.
- Enfin, voici nos deux blogs préférés sur le Ladakh. L’Apprentie voyageuse connaît très bien la région après plusieurs voyages et de nombreux treks. Ses articles drôles et utiles ont achevé de nous convaincre de venir ! Puis nous avons découvert sur place les articles de Sous le ciel vagabond, intéressants, beaux et poétiques.
