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Nos conseils pour organiser un voyage au Kosovo

Publié dans la catégorie Kosovo, le 23 mars 2024

En mai 2023, nous avons passé 10 jours au Kosovo. Après avoir visité tous ses voisins des Balkans, il était temps ! Nous allons récapituler ici notre itinéraire de voyage, glisser tous nos conseils pour organiser le vôtre et surtout vous rassurer sur ce pays qui pourrait inquiéter à distance. Oubliez vos a priori, le Kosovo est très sûr et nous le recommandons à 300% pour une virée touristique !

Musée de la ligue albanaise de Prizren

 

Notre avis sur le Kosovo

Nous avons adoré découvrir ce pays méconnu. N’ayant trouvé que très peu de ressources à son propos, nous sommes allés de surprises en surprises. Parmi elles, le mix d’influences culturelles surprenant, le relief de montagnes et de collines très vertes et la population ultra accueillante. Nous nous sommes sentis choyés partout où nous sommes passés, y compris par les passants dans la rue, signe que les touristes sont encore rares. Puisque le Kosovo n’est pas très grand, n’hésitez pas à combiner sa visite avec d’autres pays voisins, et surtout passez admirer Prizren, la plus jolie ville.

 

 

Notre itinéraire de voyage au Kosovo

Notre voyage, entièrement en transports en commun, combinait Monténégro et Kosovo. Par commodité, nous sommes entrés dans le Kosovo par le sud, via l’Albanie sans escale (car nous avions visité l’Albanie auparavant), puis nous en sommes repartis par l’ouest.

Carte de notre itinéraire de voyage au Kosovo

 

Prizren (3 jours)

Attention, petit bijou ! Entourée de collines, traversée par une rivière, joyeusement animée et bien préservée, Prizren nous en a mis plein les mirettes. Et pour les amateurs de nature, les Monts Sharr non loin offrent de belles possibilités de randonnées.

Voyage à Prizren au Kosovo

Lire l’article sur Prizren et les Monts Sharr

 

Pristina (4 jours)

La petite capitale n’a pas autant d’atouts visuels que Prizren, mais vaut tout de même la visite pour mieux connaître le pays, comprendre son histoire et déguster des macchiatos en terrasse.

Visite de Pristina, capitale du Kosovo

Lire l’article sur Pristina

 

Peja (3 jours)

Notre dernière étape est la plus « nature ». Peja est située à l’entrée du canyon de Rugova et du parc naturel des Monts Maudits, aussi connus sous le nom d’Alpes Albanaises. La ville elle-même n’est pas immanquable, mais c’est là que nous avons reçu le meilleur accueil de tout notre voyage, voire… de l’Europe entière !

Montagnes derrière Peja au Kosovo

Lire l’article sur Peja et le canyon de Rugova

 

 

Est-il dangereux de voyager au Kosovo ?

Puisque les clichés persistent, il nous paraît important de les démantibuler : non, le Kosovo n’est pas dangereux pour les touristes. Nous gardons tous en tête la guerre du Kosovo, mais… elle s’est terminée il y a belle lurette, 25 ans tout de même !

Un rapide éclaircissement sur cette guerre pourrait aider. Le Kosovo était une région de Serbie à laquelle les Serbes étaient attachés, notamment parce qu’une partie de l’identité serbe s’y était forgée au Moyen Âge. En revanche, une majorité de sa population se revendiquait de l’ethnie albanaise et souhaitait se décrocher de la Serbie pour fusionner avec l’Albanie. Après les affrontements, le Kosovo a fini par se déclarer indépendant, mais sans l’accord de la Serbie. Dans la pratique, le Kosovo est autonome à tous les niveaux (drapeau, gouvernement, police, énergie, réseau téléphonique…). Vous visiterez un pays comme un autre.

Restent quelques tensions avec la Serbie, qui conduisent parfois à des violences. Elles se concentrent systématiquement sur le même territoire disputé, proche de la frontière serbe, qu’il suffit d’éviter. Renseignez-vous sur le site du ministère des affaires étrangères pour connaître les dernières consignes de sécurité. À l’heure où nous écrivons ces lignes, 88% de la carte est verte.

Du côté de la sécurité quotidienne, nous ne nous sommes absolument pas sentis en danger. Les vols semblent rares, la violence aussi, rien de spécial à signaler.

Visite de Prizren au coucher du soleil, Kosovo

 

Les rencontres avec les Kosovars

Enchaînons tout de suite avec le gros point fort d’un voyage au Kosovo, avant même les paysages ou les points d’intérêt : ses habitants !

Nous partions avec un bon a priori puisque les Kosovars se considèrent ethniquement Albanais et que nous avions adoré leur accueil en Albanie. Eh bien le niveau de sympathie général est le même au Kosovo ! Avec toutefois une différence : la population kosovare est ultra jeune, ce qui décuple le nombre de salutations sautillantes, de « welcome » énergiques et de demandes de photos enthousiastes. L’instauration prochaine d’une exemption de visa pour voyager en Europe pourrait en disperser une partie.

Portrait de passants à Prizren au Kosovo
Kosovar moustachu avec casquette américaine

Côté langue, même si nous sommes tombés sur quelques serbophones (la minorité serbe représente 7%), la plupart des Kosovars parlent albanais. Si vous n’êtes à l’aise avec aucune des deux langues, une partie des habitants parle anglais et le reste se plie tout de même en quatre pour aider.

Et si votre but est de vous fondre dans la masse, le plus simple est de vous asseoir en terrasse. Les Kosovars peuvent passer des heures au café, c’est l’art de vivre dans les Balkans.

Papis en terrasse de café à Pristina, Kosovo
Thé en terrasse à Prizren au Kosovo
 

 

Arriver au Kosovo et en repartir (snif)

Nul besoin de visa, en tant que Français, pour un séjour de moins de trois mois. Ni même de passeport, une carte d’identité suffit.

Il existe un aéroport international à Pristina, mais sans vol direct pour la France. Il faut remettre pied à terre en Allemagne, Suisse ou Italie par exemple, ou bien atterrir dans un pays voisin et terminer en bus. De notre côté, nous sommes restés sur le plancher des vaches durant tout notre voyage depuis la France (avec juste une exception sur le toit des baleines entre l’Italie et la Croatie). Sur la dernière ligne droite, en l’absence de train, le bus est le moyen de transport à privilégier pour atteindre le Kosovo. Les lignes sont nombreuses et passent efficacement la frontière, parfois sans même faire descendre les passagers. Toute la difficulté consiste à trouver sur Internet le nom des compagnies et la façon de réserver.

La seule frontière hasardeuse est celle avec la Serbie. Elle est réputée plutôt perméable du nord vers le sud, mais dans l’autre sens, les gardes-frontières serbes feignent l’effroi lorsqu’ils tombent sur un tampon kosovar dans le passeport. L’astuce consisterait à entrer en Serbie en présentant sa carte d’identité, ou bien pour écarter tout risque, de transiter par le Monténégro ou la Macédoine du Nord.

Bus entre le Kosovo et le Monténégro

 

Pays alentours

Parlons justement du voisinage. N’hésitez pas à combiner le Kosovo avec ses compères balkaniques, il y a de quoi imaginer des road trips mémorables, en voiture ou en transports en commun. Nous avons rédigé des articles sur l’Albanie (♥︎!), la Macédoine du Nord, la Serbie, le Monténégro (Kotor et le Durmitor ♥︎) et un peu plus loin la Bosnie-Herzégovine (Sarajevo ♥︎).

 

 

Se déplacer au Kosovo

À l’intérieur du Kosovo, le bus est le moyen le plus fiable de voyager d’une ville à l’autre, et même pour atteindre des villages. Les départs sont fréquents et ponctuels, et les tarifs sont abordables. Il ne faut juste pas être pressé, car les chauffeurs passent plus de temps le pied sur le frein que l’accélérateur, pilant chaque fois qu’ils repèrent un piéton au bord de la route. Heureusement que le pays est petit.

Il n’y a que dans la région de Peja que nous avons regretté la voiture, qui nous aurait aidés à mieux admirer les montagnes. Et encore, nous avons découvert trop tard qu’il existait un bus. Sur le reste du pays, honnêtement, nous n’avons pas trouvé les routes très bucoliques, jalonnées de commerces et fabriques en tout genre qui n’invitent pas à la pause.

Randonnée près de Prevalla sur les monts Sharr

 

Manger au Kosovo

Nous n’avons pas croisé beaucoup de plats typiques du pays. En revanche, les restaurants puisent allègrement dans les gastronomies turques et italiennes, ce qui n’est pas pour nous déplaire : pizzas, mezzés, pâtes, shakshukas et loukoums s’accordent à merveille. Avec de nombreuses options végétariennes de surcroît, ainsi que des additions vraiment douces en comparaison de la France (divisez facilement les prix par trois). Bref, nous nous sommes régalés.

Loukoums, pâtisseries turques au Kosovo
Loukoums, pâtisseries turques à Prizren
Restaurant dans les arbres à Pristina, capitale du Kosovo

Le Kosovo est aussi champion de la décoration de restaurants.

Côté boissons, les cafés sont une sacrée réussite. D’ailleurs, vous trouverez souvent sur la table un menu long comme le bras de cafés lattés, frappés, chocolatés, fruitisés, caramélisés, glacés, alcoolisés, skeuvouvoulés…

En parlant d’alcool, nous étions un peu surpris d’en voir partout dans un pays majoritairement musulman (comme en Albanie). Pour picoler bien local, commandez une bière Peja.

 

 

Se loger au Kosovo

Étonnamment, les hébergements ne sont pas donnés par rapport au niveau du pays. Nous supposons que le tourisme n’est pas très développé et que les hôtels souvent neufs cherchent à rentabiliser l’investissement. Dommage que la culture de la petite guesthouse chaleureuse ne se soit pas développée comme en Albanie. Ajoutez à cela une taxe de séjour particulièrement élevée à Prizren (9€ par personne et par nuit !).

Cela dit, nous étions très contents de ces trois logements que nous recommandons :

 

Quelques anecdotes

  • Les Kosovars possèdent une certaine expertise de la déambulation. Nous avons senti que c’était important pour eux. Un peu comme le xhiro en Albanie, la traditionnelle promenade du soir, mais toute la journée.
  • Il semble aussi de coutume de souhaiter « bon appétit » (en français !) à quelqu’un qui s’apprête à boire. 
  • Le pays n’est apparemment pas déjà assez vert, les villes ajoutent de la pelouse partout. Notamment dans la capitale, où nous avons croisé plus de promeneurs de tondeuses à gazon que de promeneurs de chiens.
  • On nous a fréquemment demandé si nous étions Américains, avec une pointe de déception quant à la réponse. Amis des États-Unis, si vous nous lisez, des bières attendent les héros que vous êtes !

 

Statue de Bill Clinton à Pristina, Kosovo

Statue de Bill Clinton, considéré comme un sauveur

 

Conseils en vrac

  • Ne vous tracassez pas à changer de l’argent, le Kosovo a court-circuité l’Union Européenne en choisissant l’Euro comme monnaie officielle sans consulter personne. Pratique !
  • Il est facile d’obtenir une carte SIM Internet et voix et les prix sont corrects (7€ les 10GB). Entrez dans une boutique Ipko ou Vala.
  • L’eau du robinet est potable en ville (mais ce n’est pas encore le cas dans tous les villages). Les restaurants la servent gratuitement, comme en France, à la différence près qu’il faut commander un verre d’eau pour se faire comprendre, et non une carafe.
  • Enfin, si vous êtes de notre génération et que la marque LC Waikiki de votre enfance vous manque, sachez qu’elle n’a pas disparu partout !

 

Magasin LC Waikiki à Pristina

 

Bon voyage au Kosovo !

 

 
 
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Nous sommes deux fugueurs : nous avons changé de vie pour voyager en continu à travers le monde, sans date de retour. Nous avançons au gré de nos envies, sans nous précipiter. Pour en savoir plus, c'est ici.


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