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Nos conseils pour organiser son voyage au Cap-Vert

Publié dans la catégorie Cap-Vert, le 12 décembre 2023

Nous avons voyagé sept semaines au Cap-Vert, entre janvier et février 2023. Un voyage que nous avons voulu très lent, en accord avec le rythme de cet archipel et nos impératifs de télétravail. Au lieu de courir pour explorer un maximum des neuf îles habitées, nous nous sommes restreints à trois, en les sélectionnant avec soin : São Vicente, Santo Antão et Fogo.

Nous avons privilégié la variété des paysages, les possibilités de randonnées et l’immersion culturelle. Objectifs réussis ! D’autres îles sont davantage adaptées au farniente sur la plage, si c’est votre péché mignon. Nous en reparlerons.

Carte du Cap-Vert dans le monde et zoom sur l'archipel

 

 

Le bilan de notre voyage au Cap-Vert

Isolé, à l’écart des continents, le Cap-Vert cultive une pointe de mystère. Les seules vagues images que nous avions en tête mêlaient paysages dorés par le soleil, musique mélodieuse, barques de pêcheurs et vapeurs de rhum. Autant vous dire que nous ne savions absolument pas à quoi nous attendre. Mais même après quelques semaines sur place, décrire le Cap-Vert n’est pas évident.

 

Tout d’abord, le coup de foudre n’a pas été fulgurant. Par exemple, fraîchement débarqués et pleins d’entrain, nous avons commencé par chercher l’animation, l’agitation. Drôle d’idée. C’est comme débouler dans un mini village à la recherche de son quartier le plus vivant et festif, en oubliant que le charme d’un village se trouve justement dans sa quiétude !

Chien errant sur l'île de Santo Antao au Cap-Vert

Ambiance de folie à Ribeira Grande

Nous avions aussi anticipé un pays coloré. Les villes et villages arborent irréfutablement des couleurs chatoyantes, mais à demi dose : un bâtiment sur deux, voire une façade sur deux. Là encore, il a fallu quelques jours à nos yeux d’Européens pour s’habituer et voir outre les parpaings.

Quartier résidentiel à Ponta do Sol, Santo Antao

Si vous ajoutez à cela qu’à part la randonnée, les activités touristiques sont peu développées, vous commencez à vous demander à quoi bon partir en voyage au Cap-Vert.

Eh bien le pays offre un écrin idéal pour vivre d’amour et de jus de papaye. Son ambiance est zen, sa population est accueillante, le cadre naturel est grandiose et la météo a la bonne idée de rester douce en hiver. Petit à petit, l’oisiveté a fait son nid et nous avons trouvé le pays de plus en plus attachant.

Vue sur la montagne dans la vallée de Paul à Santo Antao

Île de Santo Antão, vallée de Paul (il est partageur)

 

Les plus 👍

  • L’ambiance et les habitants particulièrement zen
  • Les paysages, spectaculaires et uniques
  • Les sentiers de randonnée pour en profiter

Les moins 👎

  • Le peu de variété dans la cuisine
  • Les prix élevés des hébergements pour touristes
  • Les transports inter-îles compliqués
 

 

Les étapes de notre itinéraire de voyage au Cap-Vert

C’est sur l’île de São Vicente que nous avons commencé et terminé notre voyage au Cap-Vert. Ses paysages rougeoyants sont marqués par la sécheresse. En revanche sa vie culturelle coule à flot, plus spécialement dans la ville de Mindelo, étendard de la musique capverdienne et des arts au sens large. Nous y avons entre autres assisté à des concerts, nagé avec des tortues, randonné sur le Monte Verde et dégusté nos premiers ponches.

Mindelo et sa baie, île de Sao Vicente

Lire l’article sur São Vicente et Mindelo

 

Si vous voyagez au Cap-Vert en début d’année comme nous, tâchez d’être à São Vicente lors du célèbre carnaval de Mindelo (les prochains mardis gras seront le 04/03/2025 et le 17/02/2026). Toute l’île se rassemble pour prendre en pleine poire une avalanche de couleurs, plumes, paillettes et rythmes de samba.

Danseuse au Carnaval de Mindelo

Lire l’article sur le Carnaval de Mindelo

 

Une fois à Mindelo, nous n’avions qu’une heure de ferry à patienter pour nous retrouver sur l’île de Santo Antão. Une île que nous recommandons avec insistance et fermeté. ALLEZ-Y ! Nous y avons pas mal randonné, profitant des paysages les plus beaux et les plus verts du pays. Entre deux, nous nous reposions les gambettes en sirotant toutes sortes de boissons exotiques face à des couchers de soleil fantastiques.

Lombo de Pico, randonnée à Santo Antao dans la vallée de Xoxo

Nous avons écrit deux articles sur cette île :

Nos conseils pour visiter l’île de Santo Antão

Six idées de randonnées sur l’île de Santo Antão

 

Nouveau changement de décor. Après l’île rouge et l’île verte, nous débarquons sur Fogo, l’île toute noire et toute pointue. Non, ce n’est pas une mine de crayon, c’est un volcan. Nous avons adoré dormir quelques jours dans sa caldeira avant de grimper au sommet du Pico do Fogo (2 829m) et de compléter la visite par São Filipe, la vieille capitale colorée.

Randonnée sur le volcan Pico do Fogo au Cap-Vert

Lire l’article sur Fogo, l’île-volcan

 

Voici maintenant une série de conseils pratiques pour vous aider à organiser votre voyage au Cap-Vert. Nous avons trouvé peu de ressources avant de partir et nous nous posions tout un tas de questions. Finalement, les choses sont assez simples à comprendre et à organiser une fois sur place, mais nous allons tout de même tâcher de vous éclaircir tout cela.

Commençons par la grande question que tout le monde se pose…

 

 

Combien de temps partir au Cap-Vert ?

Chacun fait en fonction de ses disponibilités et de son rythme, mais un minimum de dix jours est préférable pour ne pas bâcler un voyage au Cap-Vert. Le slogan touristique du pays « no stress » n’est pas juste un résultat, c’est aussi une préconisation.

Si vous tentez de courir partout, de voir le plus d’îles possible, vous vous casserez le nez sur des infrastructures et des transports qui ne sont pas adaptés à cela. Vous serez bien mieux à vous détendre, une caïpirinha à la main, en regardant (ne pas) passer les bateaux.

Plage de Sao Pedro, île de Sao Vicente

La plage de São Pedro, sur l’île de São Vicente

Ne soyez pas trop lents non plus. Notre itinéraire de trois îles étalées sur sept semaines était trop léger, même avec une caïpirinha dans chaque main et en travaillant sur nos ordinateurs avec les orteils. Nous aurions pu ajouter une ou deux îles à notre séjour. Les autres voyageurs lents que nous avons rencontrés changeaient d’île environ chaque semaine.

 

Quelles îles choisir pour un voyage au Cap-Vert ?

Premièrement, pour faire un choix éclairé, ôtez-vous de la tête que le Cap-Vert est… vert. D’ailleurs, ce n’est pas un cap non plus, le nom fut usurpé à une pointe sénégalaise située juste en face. L’archipel est au contraire archi sec, avec de rares mais sublimes exceptions.

Si vous comptez vous mettre de la verdure plein les mirettes, notamment en randonnée, il faudra viser soit le nord de Santo Antão, soit le centre de Santiago, soit la petite Brava.

Randonnée dans la vallée de Coculi au Cap-Vert

Vallée bien verte à Coculi, Santo Antão

Si c’est le dépaysement culturel qui vous attire, il est disponible partout, mais pas toujours à profusion tant la population est clairsemée. Pour plonger dans le grand bain, la capitale Praia (Santiago) semble toute indiquée, nettement plus vivante que n’importe quel autre lieu. De notre côté, c’est sur Mindelo (São Vicente) que nous avons jeté notre dévolu et nos baluchons, plus petite mais pas plus sage. Au point d’être souvent qualifiée de capitale culturelle.

Et côté plage ? C’est sur l’île de São Vicente que nous avons le mieux profité de l’océan (en compagnie des tortues de mer à São Pedro !). Mais comprenez bien que toutes les îles ne sont pas adaptées à la baignade. Par exemple, Santo Antão et Fogo avaient des côtes trop déchiquetées et des vagues trop fâchées pour nous offrir trempette. Les plagistes invétérés viseront peut-être les îles de Sal ou Boa Vista, qui cumulent plages de sable blanc, complexes hôteliers et avions directs. Les simples amateurs trouveront leur bonheur à São Nicolau, Maio ou Santiago.

Carte des îles du Cap-Vert, avec les caractéristiques de chaque île

Quelques conseils d’amis à amis maintenant. Si vous pensez avoir à peu près les mêmes goûts que nous et que vous partez pour une courte durée, vous pouvez vous limiter aux deux îles voisines, Santo Antão et São Vicente. Votre voyage sera déjà bien rempli, votre boîte à souvenirs aussi.

Coucher de soleil sur la plage à Mindelo, Sao Vicente

Pour un voyage plus long, ajoutez une troisième île. Nous comptions initialement enchaîner avec São Nicolau, à seulement 4h de ferry, pour éviter de reprendre l’avion. Ce bon vieux Saint Nicolas est censé proposer un bon mix rando/baignade en dehors des sentiers battus. Hélas, la compagnie maritime en a voulu autrement (voir nos rouspétailles dans le chapitre transports).

 

C’est Fogo qui l’a remplacée au pied levé. Une île sombre et fascinante que nous recommandons à tous, et plus particulièrement aux têtes brûlées qui fouleront la terre brûlée.

Dessin : descente du Fogo en courant

Descente tout en douceur du Pico do Fogo

Notre itinéraire réimprovisé s’est trouvé un peu bancal. Nous avons court-circuité l’archipel via un trajet d’avion… juste pour visiter une île, alors que ses deux voisines nous faisaient de l’œil. Une alternative cohérente à notre tiercé São Vicente/Santo Antão/Fogo aurait pu être les trois voisines Santiago/Fogo/Brava. Santiago pour sa grande ville, son ambiance réputée « africaine », ses plages et les paysages de son centre, Fogo pour son barbecue géant et la petite Brava pour son surnom d’île aux fleurs qui attise la curiosité !

Pour résumer, voici nos suggestions d’itinéraires au Cap-Vert, avec en gras les aéroports internationaux d’où arriver et repartir :

  • 7-10 jours :
    • São Vicente + Santo Antão
    • Santiago + Fogo
  • 11-15 jours :
    • São Vicente + Santo Antão + São Nicolau
    • Santiago + Fogo + Brava
  • 16-21 jours : 
    • São Vicente + Santo Antão + Fogo + Brava
    • São Vicente + Santo Antão + Fogo + Santiago
    • Santiago + Fogo + Brava + Maio

(Note : les îles de Sal et Boa Vista possèdent aussi leurs aéroports internationaux, commodes pour ceux qui ont déjà le maillot sous le pantalon, mais moins pratiques pour rallier nos îles préférées.)

Cerf-volant sur l'île de Village de Ponta do Sol sur l'île de Santo Antão au Cap-Vert

Ponta do Sol, île de Santo Antão

 

 

Quand partir au Cap-Vert ?

Dès que possible ! Plus sérieusement, la destination est adaptée à toutes les périodes de l’année. Nous avons voyagé au Cap-Vert en janvier-février et nous avons trouvé la saison idéale.

Les avantages et inconvénients du Cap-Vert en hiver (de novembre à mars) sont :

  • la température clémente qui oscille entre 20-25°C,
  • les paysages plus verts, surtout vers novembre-décembre,
  • le vent constant, qui fatigue un peu mais n’empêche pas de se promener,
  • l’absence de mouches et moustiques, mis au chômage par le vent.
Baignade à Baia das Gatas, île de Sao Vicente au Cap Vert

Baignade hivernale à Baía das Gatas, São Vicente, à l’abri des vagues

Les avantages et inconvénients du Cap-Vert en été (d’avril à octobre) sont :

  • les températures qui grimpent, pour ceux qui aiment la chaleur…
  • … avec toutefois une moiteur tropicale inconfortable,
  • la mer plus chaude et moins agitée, pour se baigner des heures,
  • les mangues fraîches !!!

Du côté de la fréquentation, les mois de janvier et février correspondent, paraît-il, à la haute saison touristique, mais nous l’avons trouvée très très raisonnable : peu de monde sur les sentiers, pas de foule le soir en ville et de nombreux endroits visités sans un chat.

Chat dans un café de Salamansa

Ah si, un.

Nous avons juste noté une légère augmentation lorsque les vacances de février ont débuté…… et un pic sur la semaine du carnaval à Mindelo. Là, il vaut mieux réserver tôt votre hôtel et vos transports, car le monde déboule de partout.

Enfin, les mois de juillet et août connaissent une autre période d’affluence, due aux congés estivaux de la diaspora capverdienne (les Capverdiens vivant à l’étranger seraient plus nombreux que ceux de l’archipel !).

 

 

Comment se déplacer entre les îles du Cap-Vert ?

L’option ferry est la plus écologique et économique. Hélas, tout se passe auprès de la compagnie CV Interilhas, qui s’amuse à regarder les voyageurs galérer du haut de son monopole. Déjà, le planning des traversées n’est publié qu’environ deux semaines à l’avance. Puis, les ferries ont des retards fréquents et souvent importants, quand ils ne sont pas purement annulés. « No stress », qu’ils disaient…

Lors de notre propre voyage au Cap-Vert, des navires devaient être en réparation car le nombre de traversées était singulièrement faible. Conséquence, tous les billets étaient vendus deux semaines à l’avance et nous avons dû abandonner l’idée de visiter São Nicolau. Pour ajouter un peu de piment et de suspense à votre voyage, l’achat de billets en ligne ne fonctionne toujours pas avec les cartes bancaires étrangères à l’heure où nous écrivons (prévenez-nous si ça change !). Il est nécessaire d’aller chercher son petit billet avec ses petites jambes au guichet du port.

Il existe une exception à tout cela : la liaison São Vicente – Santo Antão. Fiable, elle opère deux allers-retours par jour et ne connaît presque pas de retards. Sauf événement exceptionnel, tel le carnaval, vous pouvez acheter sans crainte vos billets au guichet à la dernière minute.

Ferry entre Mindelo et Porto Novo à Santo Antao

La traversée d’1h entre São Vicente et Santo Antão

En résumé, nous ne souhaitons nullement vous décourager à voyager en ferry, mais prévoyez une grande souplesse, réservez des logements annulables et gardez de la marge avant votre vol du retour.

Côté avion, c’est la compagnie Bestfly Cabo Verde qui s’occupe des vols internes. Les distances sont courtes donc les trajets aussi, pour autant les liaisons ne sont pas quotidiennes. Les tarifs sont plutôt élevés pour la distance et enflent rapidement avec le niveau de remplissage. La sécurité nous a semblé correcte mais notez que la compagnie est sur liste noire en Europe. Attention, le paiement par carte Visa ne fonctionnait pas lors de nos tentatives, contrairement à la Mastercard. Si vous n’en avez pas, cherchez une agence de voyage locale ou étrangère qui réservera vos billets pour vous.

 

 

Comment se déplacer sur les îles ?

Déjà, oubliez l’idée de louer une voiture, quasiment personne ne fait cela.

Les déplacements ont lieu essentiellement en aluguer, c’est-à-dire un van ou parfois un pickup qui circule entre villes et villages. La plupart n’ont pas d’horaires fixes et partent lorsqu’ils sont pleins. Au maximum, nous avons attendu une trentaine de minutes.

Si vous allez vous perdre dans un lieu plus reculé, c’est différent : chauffeurs et habitants se mettent d’accord sur des horaires. Demandez autour de vous, on vous renseignera. Notez que les aluguers restent généralement chez eux les dimanches et jours fériés.

Enfin, les tarifs sont officiels et les chauffeurs honnêtes, il n’y a pas à négocier.

Dessin : aquarelle aluguer bien rempli au Cap-Vert

Si vous avez une demande qui ne rentre pas dans les cases, il vous reste la possibilité de prendre un taxi (Uber n’existe pas). Soit un véhicule affichant clairement « taxi », soit un aluguer qui arrondit ses fins de journées en faisant taxi. D’ailleurs, à la base, le mot aluguer signifie « à louer ».

Attention cependant, les tarifs des taxis et aluguers privatisés sont élevés au Cap-Vert. Comptez environ dix fois le prix d’un aluguer collectif, négociable.

Aluguer au Cap-Vert, entre Tarrafal et Porto Novo

Côté sécurité routière, la plupart des chauffeurs sont très prudents et respectueux des piétons.

 

 

Hébergements au Cap-Vert

En visant un niveau de confort moyen, nous avons trouvé les prix des logements pour touristes assez élevés en comparaison du niveau de vie. Cela peut s’expliquer par le manque de concurrence et par le fait qu’ils sont souvent gérés par des Européens ou Américains. Notre seule petite guesthouse à bon prix était gérée par une famille capverdienne dans la caldeira de Fogo. Ailleurs, nous étions plutôt autour de 60-90€ la nuit en chambre double. Pour les moins regardants, il reste possible de trouver sur place une « pension » ou « mercearia » au confort basique.

Voici un résumé des adresses où nous avons logéi:

Île de São Vicente :

  • Casa Café à Mindelo : Belle maison coloniale en plein centre, chambres simples, bon et copieux petit déjeuner, mais ambiance un peu désorganisée.
  • Kira’s Boutique Hotel à Mindelo : Grand confort, beau patio, accueil très professionnel, bon buffet de petit déjeuner.
  • Casa JPi ♥︎ à São Pedro : Incroyable vue sur la plage (depuis la chambre « Océane » ou la terrasse partagée). Le patron JP est super sympa et prête des masques pour nager avec les tortues.

Île de Santo Antão :

  • Appart Airbnb à Ponta do Sol : Grand appartement 5-6 places, agréable mais vieillissant. En alternative, la Kasa Tambla B&B est une bonne guesthouse plus proche de la mer.
  • Kasa d’Vizin ♥︎ dans la vallée de Paul : beaucoup de charme, superbe décor intérieur et… extérieur grâce aux paysages ! Bons repas végétaliens servis le soir sur le toit.
  • Marina d’Tarrafal à Tarrafal de Monte Trigo : peu de confort, mais ambiance sympa à deux pas de la plage. Bon dîner sur place.

Île de Fogo :

  • Savana à São Filipe : Beau bâtiment d’époque avec piscine, mais visez les meilleures chambres car les moins chères ne sont pas au niveau.
  •  Ciza et Rosy ♥︎ dans la caldeira : L’un de nos meilleurs souvenirs, une chambre toute simple mais très propre chez une famille toute mignonne. Conseils de randos, jeux de société et dîners sur place.
  • La Fora Ecolodge ♥︎ : Véritable bonheur tout confort dans un beau jardin tropical.

 

La nourriture capverdienne

Isolés du reste du monde sur des îlots peu fertiles, les Capverdiens font ce qu’ils peuvent avec ce qui pousse. La grande spécialité locale est la cachupa, un plat à base de haricots qui cale les joues au petit-déjeuner.

Cachupa végétarienne, plat du Cap-Vert

Aux déjeuners et dîners, les plats ne sont pas très palpitants, généralement une viande ou un poisson grillé accompagné de riz et de légumes à l’eau (igname, pomme de terre, manioc…). Pour les végétariens, il ne reste que le riz et les légumes bouillis, avec une omelette les jours de chance.

Nous nous sommes remonté le moral avec les ponches variés : mangue, fruit de la passion, goyave, cacahuète, noix de coco, tamarin… souvent forts en sucre et alcool, mais délicieux. Dommage que les bars n’aient pas le même enthousiasme pour presser des jus de fruits frais.

Ponches, apéro au Cap-Vert

Ponche passion et vin blanc de Fogo

Dernier tuyau : apportez un jeu de carte au restaurant, le service peut être un peu lent.

 

 

Le budget

Les locaux se plaignaient beaucoup de l’inflation. L’un nous a dit « avant on partait aux courses avec l’argent dans la poche et on revenait avec les provisions dans le sac, maintenant c’est l’inverse ». Le pays ne bénéficie pas, comme les Canaries ou Madère, d’une TVA réduite subventionnée par le continent, et paye ses importations au prix fort.

Marché des fruits et légumes à Sao Filipe, Fogo

Marché de Mindelo

En tant que touristes, nous avons dépensé plus que ce que nous imaginions. Même s’il n’est pas impossible de voyager au Cap-Vert à tout petit budget, c’est compliqué.

  • Pour les déplacements inter-îles, comptez entre 8 et 50€ pour les ferries, selon la distance. L’avion est plus cher, environ 80€ le vol si vous vous y prenez tôt, le double au dernier moment.
  • Sur terre, les déplacements en aluguers collectifs sont bon marché, entre 1 et 5€ par personne, mais nous avons dû compléter parfois avec des taxis privés, par exemple pour revenir d’une randonnée. C’est alors environ 30€ le trajet de 45 minutes.
  • Les repas au restaurant nous revenaient généralement à 10-12€ par personne.
  • La bonne surprise est le prix des boissons : moins d’1,5€ le ponche, la bière ou le café au lait, 3€ la caïpirinha.
  • Notre poste de dépense principal était l’hébergement, au moins 60€ la chambre. Sur sept semaines, nous l’avons senti passer.
  • Pour compenser, l’accès à la nature est gratuit presque partout, plages comme randonnées (sauf le guide obligatoire au sommet de Fogo). Et comme il n’y a pas de monuments à payer, difficile de se ruiner en activités en tant que voyageurs indépendants.
Randonnée de Corda à Xoxo, Ribeira Grande, Santo Antao

Du côté des moyens de paiement, la carte n’est acceptée que par quelques hôtels et restaurants. Les distributeurs automatiques sont bien répartis, sauf dans les petits villages. Pour vous donner un exemple, Ponta do Sol est assez peuplé pour posséder des distributeurs, Tarrafal de Monte Trigo non. Mais trouver un ATM ne suffit pas… il faut qu’il lui reste des billets ! Visez les matins de semaine et faites des provisions lorsque vous tombez sur une machine pleine.

En débarquant à l’aéroport de Saõ Vicente, nous avons trouvé le distributeur vide et aucun bureau de change à l’horizon. Heureusement, les gens qui travaillent dans le tourisme acceptent volontiers les Euros et peuvent rendre la monnaie en Escudos. Prévoyez donc de quoi tenir quelques jours. Au niveau des frais bancaires, en supplément de ceux qu’applique votre banque, les distributeurs grignotent environ 3€ de frais par retrait, pour un retrait max de 20 000 Escudos.

 

 

Rencontres avec les Capverdiennes et Capverdiens

Nous avons toujours remarqué lors de nos voyages que le rythme de vie ralentissait sur les petites îles, eh bien le Cap-Vert n’y fait pas exception. Les habitants nous ont semblé tous zen et décontractés, malgré la grande diversité de profils. Vous serez surpris de croiser aussi bien des muletiers sur des chemins de montagne que des jeunes cools et tatoués qui semblent débouler de New York. Tous ont en commun la bienveillance, le sourire et le contact facile.

Joueurs d'ouril à Tarrafal sur l'île de Santo Antao au Cap-Vert

Joueurs d’ouril au fin fond de Santo Antão

Savoir dire quelques mots de portugais aide à briser la glace, surtout que les Capverdiens semblent attachés aux formules de politesse. Retenez pour commencer :

  • bom dia le matin,
  • boa tarde l’après-midi,
  • boa noite le soir,
  • obrigado au masculin (merci),
  • obrigada au féminin.

Pour aller plus loin et voir les sourires grimper aux oreilles, vous pouvez apprendre un peu de créole, cependant il varie selon les îles ! Quant à discuter de sujets plus complexes, rassurez-vous les Capverdiens sont très doués en langues. L’anglais d’abord, puis le français arrive rapidement derrière.

Enterrement du carnaval de Mindelo avec les mandigas de Ribeira Bote

Au carnaval, plus de barrière de la langue !

 

 

Sécurité et santé au Cap-Vert

La criminalité est basse et nous nous sommes sentis très en sécurité lors de notre voyage au Cap-Vert. Comme un peu partout dans le monde, les lieux reculés et les villages ne craignent rien, ce sont les grandes villes qui pèchent : la capitale Praia en particulier, mais aussi Mindelo. Nous ne pouvons parler que de Mindelo, où nous avons dû esquiver des hommes qui nous abordaient en titubant. Pas des malfrats, mais pas non plus des amis pour la vie. En prenant ensuite soin d’emprunter les rues fréquentées et éclairées, nous n’avons plus fait de rencontres à verticalité aléatoire. Si vous ne le sentez pas, n’hésitez pas à grimper dans un taxi le soir.

L’autre risque peut provenir des plages dangereuses, notamment à cause des vagues et des courants invisibles. Si vous ne voyez personne à l’eau, n’y allez pas.

Côté santé, n’oubliez pas que l’eau n’est pas potable. Les distributeurs à eau filtrée sont rares, mais il est simple de trouver de l’eau minérale dans n’importe quelle mercearia, et de trouver des mercearias dès qu’il y a un pâté de plus de quatre maisons.

Enfin, par précaution et comme nous sommes hors de l’Union Européenne, nous avons pris une assurance voyage. Nous restons fidèles à ACS Assurancesi, une agence sérieuse tout en étant l’une des moins chères du marché.

 

Quel visa pour le Cap-Vert ?

De nombreux pays, dont la plupart des pays européens et le Canada, n’ont pas besoin de visa pour un séjour au Cap-Vert inférieur à 30 jours. En revanche, un enregistrement appelé EASE est nécessaire au moins cinq jours avant le départ, incluant le règlement d’une taxe de sécurité aéroportuaire de 31€. La procédure se fait sur le site ease.gov.cv.

Pour un voyage de plus de 30 jours, la demande de visa s’effectue en ligne sur ce site officiel. Cliquez sur la catégorie « vistos », puis « Pedir Online », la suite est en français. Les autres solutions sont de vous rendre au consulat de Paris ou d’échanger par courrier avec le consulat de Marseille.

Voyage au Cap-Vert : paysage de l'île de Santo Antao

 

Internet

Le wifi était présent dans tous nos logements, mais pas toujours bien stable. Si c’est important pour vous, prenez une carte SIM prépayée en arrivant au Cap-Vert (un mini stand en vendait à l’aéroport). Nous captions presque partout avec l’opérateur Unitel, rarement en 4G mais souvent sur une bonne 3G. L’autre opérateur, CV Movel, est paraît-il un peu en avance sur la 4G.

Côté prises électriques, pas besoin d’adaptateur (sauf Canadiens).

 

 

Voyager avec agence ou en indépendants ?

La question mérite d’être posée, puisqu’une grande partie des voyageurs au Cap-Vert font le choix d’une agence, probablement par crainte de ne pas savoir se débrouiller sur place. Le Cap-Vert est un pays facile à vivre au jour le jour, qui ne nécessite pas une débrouillardise de bourlingueur de l’extrême. Nous avons tout organisé par nous-mêmes et cela se fait très bien, hormis les aléas de ferries.

Vue sur Mindelo entre montagnes et immeubles

Mindelo, Santo Antão

Pour ceux qui n’ont pas envie de se prendre la tête, il est naturellement possible de se faire aider. Nous vous suggérons de regarder du côté d’Evaneos, qui travaille avec des agences locales et vous redirigera vers celle qui correspond le mieux à vos envies. Demande de devis gratuite par icii.

Parlons plus précisément des randonnées maintenant. Car le Cap-Vert, et en particulier l’île de Santo Antão, est une destination phare du trekking. Nous avons randonné uniquement à la journée et en solo (voir notre article 6 idées de randonnées à Santo Antão). Cependant nous avons fréquemment croisé des groupes en randonnée itinérante, et principalement des groupes francophones !

Organiser ce type de randonnée soi-même semble un peu plus complexe, notamment parce que les petites maisons d’hôtes des montagnes ne sont pas bien référencées. Les agences de voyage tirent leur épingle du jeu en vous logeant et nourrissant tout au long de la route. Et si l’ambiance groupe ne vous intéresse pas, nous avons croisé des voyageurs avec un itinéraire organisé, réservé et imprimé en main.

Randonnée côtière à Santo Antao, de Ponta do Sol à Cruzinha

Randonnée sur le sentier côtier de Cruzinha, Santo Antão

Par contre, ne foncez pas forcément sur l’agence qui propose les tarifs le plus bas, car certains « logements chez l’habitant » sont vraiment très très sommaires. Nous reglissons le lien vers Evaneosi, qui propose différentes formules de randonnée itinérante et permet d’indiquer le niveau de confort souhaité.

 

Autres ressources

Ni le Routard, ni le Lonely Planet n’ont écrit sur le Cap-Vert. Nous sommes partis avec le Géoguide sous le bras, qui dépanne pour commencer à planifier le voyage mais s’avère un peu bof sur place (erreurs, répétitions, contradictions et infos datées). Son alternative est le Petit Futé, mais nous ne sommes pas fans de cette collection. Sinon, nous sommes tombés dans un de nos logements sur le joli guide Diaries of Santo Antão, plus difficile à trouver en France, mais disponible dans les boutiques de Mindelo.

Du côté des sites internet, nous avons rarement trouvé si peu d’informations. Nous étions heureux de tomber sur le blog Travels of a Life, très bien fait. (À votre tour de citer notre blog s’il vous est utile !).

Pour le plaisir rare de voir des images tournées au Cap-Vert, nous conseillons fortement le joli film Àma Gloria sorti au cinéma en 2023.

Et nous vous laissons en musique avec notre groupe capverdien préféré, Cordas do Sol :

 

 
 
Mi-fugue, mi-raison À propos de nous

Nous sommes deux fugueurs : nous avons changé de vie pour voyager en continu à travers le monde, sans date de retour. Nous avançons au gré de nos envies, sans nous précipiter. Pour en savoir plus, c'est ici.


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  1. Alain dit :

    Comme d’habitude, jamais déçu par vos articles ! Plein de conseils judicieux, tout en nuances mais honnêtes … Si un jour vous changez d’activité professionnelle, cherchez dans le voyage ou la diplomatie … 😉 😉

  2. Paul dit :

    Encore un million de fois mercis pour tous ces excellents conseils qui je n’en doute pas vont nous être très prochainement extrêmement utiles.
    Nous on est déjà dans les starting-blocks. J’espère, et je n’en doute pas, que vous avez aimé votre escapade égyptienne.
    Bises.

  3. Véronique dit :

    C est un réel plaisir de parcourir vos articles complets et détaillés. Tout est dit à chaque fois. Merci car l organisation d un voyage devient facile et sans appréhension.

  4. Bernard dit :

    Quel plaisir de nous avoir fait revivre nos différents voyages au Cap vert. A part Sal et Boavista que nous ne souhaitons pas visiter, nous avons visité toutes les iles au cours de nos 5 voyages. Les premiers organisés par un tour opérateur Parisien mais depuis nous avons crée des liens avec des Cap verdiens qui sont devenus des amis et nous organisons nos voyages en liaison avec eux.
    Nous envisageons de repartir cette année mais la compagnie aérienne actuelle sur liste noire nous fait réfléchir à la façon de nous déplacer inter iles. Un grand merci pour ce reportage.

  5. Frédéric dit :

    Bonjour, travaillant dans le domaine je vous confirme bien que la compagnie Best Fly est bien sur liste noire, la société mère BestFly Angola l’est, donc BestFly Cabo Verde l’est aussi,
    de plus la compagnie n’a actuellement qu’un seul avion pour tous les vols entre les îles, ce qui entraîne de nombreux retards et des annulations. Frédéric

  6. Ella dit :

    Un grand merci pour votre blog et les articles sur le cap vert ! Ils nous ont été très utiles. Nous repartons ce jour pour rentrer en France. Nous avons fait 2 îles (São Vicente et Santo Antao) quel régal !! Nous avons randonné et sans aucune appréhension grâce à vos infos, vos liens … chapeau !!!
    Du coup je vais regarder d’autres articles pour des destinations qui nous tentent 🙂
    Merci encore.

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