Mi-fugue, mi-raison
Photo de Santo Antão au Cap-Vert : notre île coup de cœur

Santo Antão au Cap-Vert : notre île coup de cœur

Publié dans la catégorie Cap-Vert, le 13 novembre 2023

Hmm… Pouvons-nous le dire ou pas ? Ce ne serait pas gentil pour les autres… Et puis nous n’en avons visité que trois, qui sommes-nous pour comparer ? Allez, nous assumons : Santo Antão est LA PLUS BELLE île du Cap-Vert. Voilà, c’est dit. Et nous ne nous arrêtons pas là, nous allons vous le démontrer en photos et en dessins !

Si les mollets vous démangent, sachez que nous avons dédié un article aux possibilités de randonnées à la journée à Santo Antão. Dans ce nouvel article, nous allons plutôt vous expliquer comment leur donner du repos et visiter l’île en douceur : que faire à Santo Antão, quels villages explorer, où boire des petits ponches, où admirer le coucher de soleil… bref tout ce que nous avons aimé sur cette plus belle (si si, nous insistons) île du Cap-Vert.

 

Dessin : notre guide pour se la couler douce

 

 

Conseils généraux de coulade douce à Santo Antão

Notre tout premier conseil pour visiter Santo Antão est de ralentir. L’île possède à peine quatre routes et demie et encore moins de lieux « à voir absolument ». Abordez donc Santo Antão sans en attendre beaucoup et sans courir comme des foufous.

C’est en admirant les vagues qui s’écrasent avec fracas, les nuages qui caressent les pics, les chats qui ronflent sur les bateaux et les alignements de pots de plantes devant les maisons que le charme agira.

Statue de pêcheur à Ponta do Sol, Santo Antao

Par exemple, ici, nous avons attendu deux heures que le pêcheur remonte un poisson, avant de réaliser que c’était une statue.

Deuxième conseil : préférez le nord-est de l’île. L’essentiel de Santo Antão est dépeuplé, difficile d’accès et aride. Pas un désert, mais pas loin. À part, étrangement, le nord-est. La direction des nuages, associée à la forme des montagnes et à une once de magie, a couvert de verdure les vallées. Cela n’a bien sûr pas échappé aux Capverdiens, qui s’y sont installés pour cultiver un lopin de non-désert.

 

Une partie d’entre eux a progressivement glissé vers la mer et développé des villages qui s’appellent Pombas, Ribeira Grande ou Ponta do Sol.

Point de vue sur Garça près de Cha de Igreja

90% des photos du Cap-Vert sur les brochures d’agences de voyage ont été prises précisément au nord-est de cette île.

Conseil numéro trois : ne comptez pas trop vous baigner, sauf peut-être au sud-ouest de Santo Antão. Car à moins d’aimer être écrabouillé entre une vague et un rocher, les spots de baignade ne courent pas les côtes, surtout en hiver lorsque la houle déboule. À voir en été.

Il existe bien quelques minis piscines naturelles (des grosses flaques) vers Sinagoga, mais nous émettons des réserves à lire plus bas. Reste donc le sud-ouest de l’île, vers Tarrafal, où s’étend une plage réputée moins agitée.

Cruzinha da Garca, village au bord de l'océan à Santo Antao

– On va se baigner ? – J’ai failli mourir l’autre jour – Roh le trouillard…

Conseil numéro… euh… suivant : Montez sur les hauteurs via la Estrada a Corda, parfois traduite « route des cordes ». Le vieux serpent de pavés frôle les sommets et offre des points de vue mémorables.

Vous emprunterez forcément sa moitié nord, qui est la plus belle, si vous vous faites déposer à Corda ou Cova pour randonner. Sa moitié sud vers Porto Novo ne vaut pas son pesant de cordelettes.

Aluguer dans la montagne vers Corda à Santo Antao

Heureusement que nous nous accrochions, car la route de Corda sautait.

Dernier conseil d’ailleurs : ne perdez pas de temps à Porto Novo. La capitale n’a pas énormément à offrir, à part le bateau vers l’île de São Vicente et un peu de vie.

Île de Santo Antao, alentours de Porto Novo au Cap-Vert
Ville de Porto Novo à Santo Antao au Cap-Vert
Visite de Porto Novo sur l'île de Santo Antao

Après ce résumé un peu trop rapide de l’île, nous allons chers lecteurs prendre le rythme capverdien pour… décrire… nos… différentes… expériences… sur… Santo… Antão…

Un peu plus rapide ? Ok.

 

 

Traversée en ferry, Porto Novo et côte est

Avec ses deux aller-retours quotidiens, le bateau entre les îles de São Vicente et Santo Antão est le plus fiable de tous les ferries capverdiens. Nous partageons le trajet avec des camionnettes surchargées de bidons, paquets de chips et toutes sortes de matériaux.

Une petite heure de traversée et quelques tangages plus tard, nous arrivons à bon port(o Novo).

Ferry entre Mindelo et Porto Novo à Santo Antao Arrivée sur l'île de Santo Antao au Cap-Vert, ville de Porto Novo

De nombreux aluguers attendent au débarcadère pour déposer les débarquants à leur destination finale. Certains aluguers sont collectifs et peu chers, d’autres sont privés et nettement plus onéreux. Évidemment, ce sont les seconds qui alpaguent le plus fort. Nous les traversons sans vaciller et repérons sur le parking un van déjà presque plein.

Nos bagages trouvent place sur le toit et nos nez contre la vitre, pour une heure de route côtière de Porto Novo jusqu’à Ribeira Grande.

Route de Porto Novo à Ribeira Grande en aluguer, île de Santo Antao
Paysages du sud de l'île de Santo Antao depuis un aluguer

Cet asphalte récent concurrence la vieille Estrada a Corda des montagnes, autrefois seule à mener à Ribeira Grande. Il traverse d’abord des paysages caillouteux, puis quasi volcaniques, avant de rejoindre la côte, tout aussi minérale.

Aquarelle du trajet à Santo Antão

C’est dans ce contexte qu’au détour d’un virage, nous faisons connaissance avec l’inattendue végétation de Santo Antão, qui tapisse le fond des vallées face au vent et fait naître par-ci par-là des villages colorés. Et des vallées comme cela, il y en a des carrément plus belles que les autres !

 

 

Pombas, Eito et la vallée de Paul : la plus belle vallée de Santo Antão

Notre favorite répond au petit nom de Paul. Elle quitte l’océan au niveau d’un village appelé Vila das Pombas, ou plus communément Paul, et se termine face à un mur : les pics de l’ancien cratère Cova de Paul qui culminent à plus de 1400m.

Ce n’est pas totalement un cul-de-sac, puisqu’un sentier permet aux courageux de quitter la vallée par le haut au prix de quelques litres de sueur.

Hôtel à Eito, vallée de Paul Vue sur la montagne dans la vallée de Paul à Santo Antao

Même chose pour les nuages, qui ne parviennent à s’échapper du piège qu’en se délestant. Les habitants de la vallée de Paul la recueillent avec soin et cultivent partout, partout, partout.

Potagers à Eito, vallée de Paul, Santo Antao
Paysage à Eito, vallée de Paul, Cap-Vert

Que faire dans la vallée de Paul ? Des promenades ! Si vous ne souhaitez pas randonner beaucoup, vous pouvez être déposés en aluguer et marcher directement sur la route principale. Elle est peu passante et agréable de bout en bout. Les sportifs ajouteront à cela l’abrupt sentier qui rallie le cratère ou celui vers le Pico da Cruz.

Dans notre article dédié aux randonnées à Santo Antão, nous décrivons la descente complète depuis Cova jusqu’à l’océan, grandiose.

Capverdienne dans les champs sur l'île de Santo Antao au Cap Vert

Traverser la vallée de Paul à vitesse de chaussures offre au passage un bon aperçu de la vie capverdienne, entre petits potagers soignés, mini épiceries mercerias qui vendent les mêmes produits à deux yaourts près et jeunes élèves qui crient « Bonjour ! Comment tu t’appelles ? ». Toujours en français, sans même vérifier notre nationalité !

Voisins de la kasa dvizin, vallée de Paul à Santo Antao
Jeunes musiciens à Eito, vallée de Paul à Santo Antao

Répétition d’une « bateria », groupe de joueurs de tambours.

 

Nous aimons tellement ce coin que nous finissons par revenir passer quelques nuits au petit village d’Eito, situé au cœur de la vallée de Paul, un kilomètre avant Vila das Pombas.

C’est notre adresse « plaisir » du séjour, un petit hôtel très joli avec une incroyable terrasse sur le toit : la Kasa d’Vizini, maison du voisin en créole. La nourriture est succulente, les vues sont subjuguantes et les balades autour charmantes.

Rooftop de l'hôtel de la vallée de Paul à Santo Antao Vue de l'hôtel Kasa Dvizin à Santo Antao, Cap-Vert

Quant à Vila das Pombas, le terminus de la vallée, il s’agit d’un village de taille moyenne, de beauté moyenne et d’intérêt moyen aussi.

Vilas das Pombas, île de Santo Antao, Cap-Vert Enfants qui jouent au baby-foot au Cap-Vert

Nous ne nous attardons à Vila das Pombas que pour deux choses : manger et grimper.

Du côté de l’assiette, comme nous savons que vous aimez l’aventure, nous vous conseillons de pousser la porte du Restaurant Pizzeria. Un vieil Italien pur jus y propose deux plats : spaghetti carbonara ou spaghetti sauce tomate. Sauf le samedi soir, où c’est pizza. Vous y dégusterez une nourriture simple mais excellente sous des slips qui sèchent et vous ferez présenter une immense crèche napolitaine animée, fabriquée par le chef.

Côté grimpette, une haute statue de Santo António s’atteint en cinq minutes d’escalier. Là-haut, des cierges réchauffent les orteils de granit face à une jolie vue sur le village et la vallée de Paul.

Village de Vila das Pombas depuis le belvédère, île de Santo Antao au Cap-Vert

 

Sur les sommets de Santo Antão : la Estrada a Corda

Enfonçons-nous encore vers l’intérieur de l’île. Comme expliqué plus tôt, la Estrada a Corda traverse l’île entre Porto Novo et Ribeira Grande sans rechigner au dénivelé. Cela se traduit par des ravins à filer les chocottes et des points de vue à s’en sortir les yeux des orbites.

Vue sur la montagne dans la vallée de Paul à Santo Antao

Nous découvrons progressivement la route et la zone sommitale au gré de nos randonnées, mais vous pouvez tout aussi bien privatiser un aluguer et vous laisser guider. Les chauffeurs connaissent par cœur les meilleurs panoramas.

Montagnes de Santo Antao depuis l'aluguer

L’un des lieux les plus intrigants est le cratère de Cova, un ancien volcan devenu patchwork de petits champs, plus ou moins verts selon la saison.

Cratère de Cova à Santo Antao, Cap-Vert

Non loin se situe le Pico da Cruz qui toise le paysage du haut de ses 1585m. Nous lui rendons visite à pied depuis le belvédère du cratère, ce qui réduit avantageusement le dénivelé à 400m.

 

Il ne constitue pas un immanquable, surtout si un nuage choisit de le visiter le même jour.

Randonnée au Pico de Cruz et vue sur Porto Novo

Côté pa.ma.trimoine, vous remarquerez des flancs de montagne striés par les cultures en terrasses, ainsi que de rares exemplaires de maisons traditionnelles au toit en chaume de canne à sucre.

Dessin maison traditionnelle du Cap-Vert avec toit en chaume Randonnée de Corda à Xoxo, vallée de Ribeira Grande

Pour relier les hameaux isolés, les habitants continuent d’entretenir d’inestimables caminhos tracés il y a des siècles et qui font au passage office de sentiers de randonnée cinq étoiles. Marchez d’un pas délicat, ce sont les véritables monuments de l’île.

Beau chemin dallé sur l'île de Santo Antao Vallée de Ribeira Grande sur l'île de Santo Antao

 

Sinagoga : pour siroter une Strela au bord de l’eau

Retournons près de l’océan. Le micro village de Sinagoga aligne trois pâtés de maisons encastrés entre la montagne et les vagues.

Visite de Sinagoga à Ponta do Sol, Santo Antao

Son nom ne doit rien au hasard, les ruines d’une synagogue se prélassent à deux pas de la mer. Honnêtement, elles ne valent pas un détour, mais leur présence questionne : plusieurs vagues de persécutions auraient mené des Juifs portugais, espagnols et marocains à mettre les voiles vers le Cap-Vert.

Ruines de la synagogue à Sinagoga, Cap-Vert

Ce qui vaut un peu plus le détour, c’est l’installation juste après les ruines d’un bar appelé Oasis. Il paraissait fermé, jusqu’à ce qu’une tête jaillisse de la cahute et nous propose frites et bière.

 

Testez la Strela Kriola, c’est notre préférée !

Bar Oasis à Sinagoga, île de Santo Antao
Bière Strela Kriola au Cap-Vert

Juste en dessous de l’Oasis s’étalent quelques piscines naturelles pas vraiment aménagées, mais les courageux peuvent s’y tremper jusqu’aux fesses. Courageux, nous précisons, car trois pêcheurs adolescents en sortent une murène très énervée !

Enfants pêcheurs dans les piscines naturelles de Sinagoga à Santo Antao

Nous nous contentons d’observer au sec les poissons, oursins, crabes et vaches de mer. Et de dessiner nos pieds.

Aquarelle piscines naturelles de Sinagoga

 

Ribeira Grande : le carrefour à l’est de l’île

Là, vous vous dîtes : « Ah ouais d’accord, il y a tellement peu à voir sur cette île que Mi-fugue et Mi-raison nous présentent… un… carrefour ».

Présentation d'un carrefour

En fait, Ribeira Grande est un point de passage quasi obligatoire à Santo Antão. C’est d’ici que partent les routes et donc les aluguers vers partout ou presque :

  • la belle vallée du même nom (Ribeira) et Xôxô,
  • Ponta do Sol au nord,
  • Coculi, Chã de Igreja et Cruzinha à l’ouest,
  • Corda et Cova au sud,
  • Sinagoga, Paul, Janela et Porto Novo à l’est.
 

Bref, c’est l’équivalent de Châtelet – Les Halles à Paris. Pour vous repérer et surtout pour repérer l’aluguer collectif parmi les nombreux privés, la règle est simple. Ils attendent vers le début de la route qui mène vers votre destination.

N’hésitez pas à demander de l’aide aux habitants, qui vous guideront avec plaisir vers le bon « colectivo », et à mettre en doute la parole des aluguers privés, parfois un peu taquins.

Ribeira Grande, vue vers la montagne

La vallée de Ribeira Grande, aussi agréable pour randonner que la vallée de Paul, se cache au fond de cette photo.

Aluguers pick-ups à Santo Antão

Les aluguers pick-up, nos préférés pour un trajet panoramique !

Aluguer vers Corda, île de Santo Antao au Cap-Vert

Notre logement pour quelques nuits étant posté sur les hauteurs, nous commençons par découvrir Ribeira Grande d’en haut. Le village nous apparaît assez laid, fait de briques, de brocs et surtout de parpaings bruts.

Mais ce n’est qu’une question d’angle de vue, car une fois dans le centre, les façades sont plutôt colorées.

Visite de la ville de Ribeira Grande sur l'île de Santo Antao au Cap-Vert

En cherchant un peu, vous tomberez même sur des œuvres murales.

Visite de la ville de Ribeira Grande sur l'île de Santo Antao au Cap-Vert
Street art à Ribeira Grande, île de Santo Antao
Chien errant sur l'île de Santo Antao au Cap-Vert
Bike life au Cap-Vert
Street art à Ribeira Grande, île de Santo Antao

Pour être francs, même si l’emplacement de Ribeira Grande est idéal pour partir tout azimut, nous ne lui trouvons pas beaucoup d’autres charmes. Déjà qu’il ne se passe pas grand-chose sur l’île de Santo Antão, autant éviter de passer ses soirées dans un village qui tourne dos à la mer et n’invite pas à la flânerie.

 

Du côté des restaurants, ce n’est pas foufou non plus. Nous testons le Bellcantoo, sans plus, ainsi que Cantinho de Amizade (la cantine des amis), moins cher et meilleur.

Bref, faites dix minutes d’aluguer de plus et privilégiez pour dormir un autre village qui s’appelle…

 

Ponta do Sol, à la pointe sur les couchers de soleil

Nous ne sommes pas les seuls à le dire, Ponta do Sol est le meilleur village où dormir à Santo Antão. Alors soyons clairs, ce n’est pas la grosse éclate. Il y a peu à y faire et l’ambiance est plutôt du genre paisible.

En revanche, il existe une sorte de mini « croisette », avec deux restaurants qui servent de bons ponches face à des couchers de soleil de toute beauté.

Coucher de soleil à Ponta do Sol sur l'île de Santo Antao

Soir ou matin, la luminosité a quelque chose de particulier à offrir. Il ne faut pas s’attendre à de jolies ruelles, une propreté irréprochable ou une architecture harmonieuse, non, c’est la lumière qui nous fascine ici. Les embruns soulèvent une fine brume, qui capture la lumière et la transforme en poésie.

Village de Ponta do Sol sur l'île de Santo Antão
Quartier résidentiel à Ponta do Sol, Santo Antao
Bord de mer à Ponta do Sol, Santo Antao
Cerf-volant sur l'île de Village de Ponta do Sol sur l'île de Santo Antão au Cap-Vert

En logeant plus de deux semaines à « Pont’sol », comme le prononcent les locaux, nous passons un paquet de soirées là, à admirer le soleil, profiter des scènes de vie, décortiquer les cacahuètes vendues par une petite mamie ou jouer aux cartes, sans nous lasser (notre nouveau jeu de cartes préféré s’appelle Cactus, si vous vous demandez).

 

Pont’sol est aussi un port de pêcheurs. Les pauvres marins sont secoués dans tous les sens par les vagues, mais ils n’ont pas le choix. Ils sont attendus de pied ferme par les acheteurs de poissons et de patte ferme par une horde de félins.

Barques de pêcheurs sur l'île de Ponta do Sol, Cap-Vert
Chat sur un bateau à Ponta do Sol, île de Santo Antao
Chat sous un bateau au Cap-Vert
Retour de pêche à Ponta do Sol, Santo Antao

Pêcheurs et non-pêcheurs se retrouvent ensuite autour d’une partie d’ouril, qui se joue à deux adversaires et trente-deux observateurs.

Joueurs d'ouril à Santo Antao Joueurs d'ouril à Ponta do Sol, Santo Antao Enfants qui jouent à Ponta do Sol, Santo Antao

Allez, un dernier étonnement pour la route : le village de Ponta do Sol possède un ancien aéroport désaffecté, qui s’avère être le meilleur endroit pour admirer le lever de soleil.

Ancienne piste d'aéroport à Ponta do Sol, Santo Antao
Pêcheur sur une falaise à Ponta do Sol, Cap-Vert
Lever de soleil à Ponta do Sol sur l'île de Santo Antao

Tant que vous êtes ici, ne loupez pas le spectaculaire sentier côtier qui mène à Cruzinha da Garça. Il offre un nouveau type de décor présenté en n°4 de notre article sur les randonnées à Santo Antão.

Randonnée entre Ponta do Sol et Cruzinha à Santo Antao

Côté restaurants, nous allons en faire rapidement le tour puisqu’ils ne sont pas très nombreux à Ponta do Sol.

 

Les deux principaux se situent sur la « croisette » et sont vite pleins, n’hésitez pas à réserver la veille :

  • Caleta, tenu par une Corse : plusieurs choix de poisson ou des pâtes (un peu chères) pour les végétariens. Un petit groupe de musiciens débarque tous les soirs à 19h30, sauf le samedi. Tartines proposées le midi.
  • Musica do Mar : un accueil sympathique et une terrasse agréable pour prendre l’apéro entre 17h et 19h face au soleil. Les ponches sont excellents, surtout ceux à la maracuja et à la noix de coco. Côté dîner, ils proposent aux végétariens des brochettes de légumes + accompagnement (purée par exemple). C’est un peu moins cher que chez Caleta et le niveau de cuisine est identique.
Ponches, apéro au Cap-Vert

Pour une adresse plus locale et ouverte le midi, rendez-vous chez Mini Familiar, une épicerie qui fait aussi resto. La cuisine est simple mais réussie et les prix ne sont pas gonflés pour les touristes.

Aquarelle habitants sur le pas de leur porte au Cap-Vert

 

Enfin, côté logement, nous avons dégoté ce grand apparti pouvant accueillir jusqu’à 6 personnes en se serrant un peu, défraîchi mais avec du charme. S’il est pris ou si vous préférez une chambre d’hôtes, nous avons repéré la Kasa Tambla B&Bi qui semble bien notée et bien située, tenue par un Français. Le beau patio où est servi le petit déjeuner nous faisait de l’œil lorsque nous passions devant !

 

Tarrafal : le bout du monde

Avant de quitter l’île de Santo Antão, nous optons pour un détour par le village de Tarrafal de Monte Trigo. Objectifs : jeter un œil sur le sud-ouest qui nous intrigue et jeter nos corps dans l’océan, puisque la plage de Tarrafal est réputée accessible toute l’année.

Dessin : nous gonflons une bouée canard

Mais Tarrafal se mérite. Les horaires de l’aluguer collectif empêchent tout aller-retour à la journée. Nous y passerons donc une nuit.

 

Nous grimpons d’abord dans un van vers Porto Novo, puis à l’arrière d’un pick-up jusqu’à destination.

Aluguer entre Porto Novo et Tarrafal de Monte Trigo au Cap-Vert

Un pick-up ? Trop bien, nous allons profiter des paysages ! Sauf que… la route monte, monte, monte. Les courbes voluptueuses des montagnes d’ocre ne suffisent pas à réchauffer nos cœurs face aux glaçants nuages !

Dessin : nous qui nous gelons à l'arrière du pick-up

 

Paysage de montagne sur la route vers Tarrafal à Santo Antao au Cap-Vert
Paysage de montagne sur la route vers Tarrafal à Santo Antao au Cap-Vert

La redescente est accueillie avec joie, entre le redoux et cette superbe plage de galets noirs qui s’étire au pied d’une oasis inattendue.

Plage de Tarrafal de Monte Trigo, île de Santo Antao

Nous posons nos baluchons dans un petit hôtel très simple, chaleureusement accueillis par Jenny, une Capverdienne super sympa (et francophone !), et son mari espagnol passionné de pêche. Ils nous déconseillent de nous baigner en ce moment, à cause des vagues. Nos rêves de ploufade font plouf.

Dessin : nous, déçus, devant les hautes vagues

Qu’à cela ne tienne, nous allons nous balader et prendre le temps de… prendre le temps. Comme souvent au Cap-Vert !

Barque et coq, sur la plage de Tarrafal de Monte Trigo
Coq sur l'île de Santo Antao au Cap-Vert
Plantes dans des pots en plastique sur l'île de Santo Antao au Cap-Vert
Joueurs d'ouril à Tarrafal sur l'île de Santo Antao au Cap-Vert

Pour la balade, nos hôtes nous conseillent avec raison de jeter un œil à la rivière. Nous remontons la vallée via les chemins des planteurs d’igname, découvrant leurs centaines de terrasses alimentées par un système d’irrigation qui force un infini respect !

 

Puis nous rentrons par le chemin en contre-haut sur la droite, pour de nouveaux points de vue sur ces jardins de Babylone.

Randonnée dans la vallée de Tarrafal de Monte Trigo
Culture en terrasse à Tarrafal de Monte Trigo, île de Santo Antao
Canne à sucre à Tarrafal, végétation sur l'île de Santo Antao

En fin d’après-midi, une légère animation remue le village. Les habitants sont de sortie, le Tarrafal Football Club s’entraîne dans un nuage de poussière et les pêcheurs accostent barques pleines, distribuant leurs thons comme des petits pains.

Dessin : scène de rue à Santo Antão
Terrain de foot à Tarrafal de Monte Trigo sur l'île de Santo Antao
Poisson à la main, retour de pêche à Tarrafal au Cap-Vert
Village de Tarrafal de Monte Trigo au Cap-Vert

La soirée à peine entamée, bzzzziiiooooouu. Une coupure prive le village d’électricité pour plusieurs heures. Nous voulions le bout du monde, voilà, nous l’avons ! Des bougies apparaissent bien vite et nous offrent un dîner aux chandelles.

Coucher de soleil à Tarrafal sur l'île de Santo Antao

Quelques informations pratiques, si vous souhaitez venir à Tarrafal :

  • Vous lirez peut-être que le trajet Porto Novo – Tarrafal prend 3h. Que nenni, une route flambant neuve a divisé la durée par deux.
  • Les aluguers pour l’aller sont calés sur les ferries et décollent de Porto Novo entre 10h30 et 11h. Dans le sens du retour, ils partent à la queue leu-leu à 6h du matin. Tarif 700 Escudos par tête. Pas d’autre choix, si vous souhaitez une grasse matinée, que de privatiser un aluguer.
  • Parmi les (rares) hôtels, nous avons choisi Marina d’Tarrafal (réservation par email). Les chambres sont très simples, mais dans un agréable jardin partagé proche de l’océan.
  • Côté restos, les meilleurs dîners semblent ceux proposés par les hôtels. Le nôtre nous a concocté un excellent dîner végé pour 1200 Escudos. Mention spéciale pour les patates en peau de sel à la sauce verte, comme aux îles Canaries. Réservation possible même si vous logez ailleurs.
Village de Tarrafal sur l'île de Santo Antao au Cap-Vert

Nous serions bien restés un ou deux jours de plus à Tarrafal si la suite du voyage ne nous attendait pas. Nous aurions probablement entrepris de :

  • randonner vers Monte Trigo, un village relié par aucune route. Les jours de faibles vagues, il semble facile de trouver un pêcheur pour vous ramener à Tarrafal et ne faire ainsi que l’aller à pied.
  • monter au Miradouro de Campo Redondo avec l’un des aluguers matinaux pour y admirer l’aube, puis redescendre à pied (l’appli Maps.me montre un sentier piéton). Racontez-nous si vous testez ce qui nous semble être une bonne idée.
 

 

Bonus : mini quiz botanique sur Santo Antão

La plus verte des îles du Cap-Vert nous a surpris plus d’une fois.

Vallée de Paul avec maisonnette, île de Santo Antao
Culture en terrasse à Tarrafal de Monte Trigo au Cap-Vert
Vallée cultivée sur l'île de Santo Antao au Cap-Vert

Saurez-vous reconnaître ces arbres et plantes ?

Arbre à pain sur l'île de Santo Antao au Cap-Vert

Réponse : l’arbre à pain

 Dragonnier sur l'île de Santo Antao

Réponse : le dragonnier

Canne à sucre sur l'île de Santo Antao au Cap-vert

Réponse :facile, c’est la canne à sucre

Souchet, plante au Cap-Vert

Réponse : le souchet, cousin proche du papyrus

Papayer sur l'île de Santo Antao

Réponse : le papayer

Pois d'Angole au Cap-Vert

Réponse : le pois d’Angole

 

 

Notre avis sur l’île de Santo Antão au Cap-Vert

Nous sommes ravis d’avoir pu consacrer du temps à cette île. Non seulement parce qu’elle offre des paysages et des possibilités de randonnées spectaculaires, mais aussi pour ralentir le rythme. Santo Antão est une île qui invite au relâchement, dans une ambiance simple, amicale et paisible. Peut-être un chouia trop paisible pour certains d’entre vous, mais avec un bon jeu de cartes… vous survivrez !

Ponta do Sol au Cap-Vert, village entre montagne et mer

 

Conseils pratiques pour visiter l’île de Santo Antão

Venir sur l’île de Santo Antão :

L’île n’a pas d’aéroport (mais un projet existe). Le seul moyen d’accès à Santo Antão est le ferry depuis l’île de São Vicente, ponctuel et efficace contrairement aux autres liaisons inter-îles. Deux traversées par jour, horaires disponibles ici, durée 1h, prix 800 Escudos. Vous lirez peut-être dans un vieux guide que le bateau tangue comme pas permis et que tout le monde finit malade. Un nouveau bateau plus stable l’a remplacé, ouf ! Vous vous verrez quand même distribuer un petit sac, par précaution.

Se déplacer sur l’île de Santo Antão :

Les voitures individuelles sont très rares sur l’île, en revanche, les aluguers sont partout et desservent les principales curiosités touristiques. Évitez la voiture de location, car les randonnées les plus connues ne retournent pas à leur point de départ. Et au pire, vous pouvez toujours privatiser un aluguer et son chauffeur.

Les aluguers qui desservent la côte est et les vallées de Ribeira et Paul sont les plus fréquents. Ceux qui crapahutent dans les montagnes ou mènent à Cruzinha ne semblent passer qu’une ou deux fois par jour, et le matin seulement. Zéro fois le dimanche. Il faut alors privatiser et les prix grimpent sévèrement (x10), sauf si vous trouvez des personnes avec qui partager. Une grille de tarifs officiels existe, qu’il est possible de (légèrement) négocier. Notez le numéro de vos chauffeurs préférés, afin de les rappeler si jamais vous êtes bloqués quelque part.

 

Randonner :

Nous ne pouvons pas faire mieux que remettre le lien vers nos Six idées de randonnées sur l’île de Santo Antão.

Se loger à Santo Antão :

Nous avons dormi à quatre lieux différents, mais en réalité un ou deux suffisent largement.

  • Deux premières nuits à Ribeira Grande : une auberge qui s’appelle La Menori. Ménage superficiel et lit peu confortable, mais prix bas et vue sur la ville. Cela fait l’affaire si vous recherchez un plan économique, avec cuisine pour éviter les restaurants.
Visite de la ville de Ribeira Grande à Santo Antao
  • À Ponta do Sol pendant la majeure partie de notre séjour : un très grand apparti bien équipé, même s’il aurait besoin d’une petite rénovation. Ce village est à notre avis le meilleur endroit où dormir sur l’île. Si vous préférez être dorlotés, vous pouvez regarder chez Kasa Tambla B&Bi que les touristes apprécient, ou chez Musica do Mari, notre resto du soir préféré, qui fait aussi hôtel en bord de mer.
Coucher de soleil à Ponta do Sol sur l'île de Santo Antao
  • Dans la vallée de Paul au petit village d’Eito : le superbe Kasa d’Vizini, tout beau tout neuf, avec une vue depuis le toit-terrasse… mémorable ! Nous y avons aussi apprécié les bons dîners vegan, qui changeaient de la redondante nourriture capverdienne.
Hôtel à Eito, vallée de Paul
  • Une dernière nuit à Tarrafal chez Marina d’Tarrafal (résa par mail ou tel) : confort sommaire, mais ambiance très sympa, dans ce petit village isolé.
Baie de Tarrafal de Monte Trigo à Santo Antao

Guide sur l’île de Santo Antão :

Les guides papiers sur le Cap-Vert ne sont pas nombreux. Mais nous sommes tombés dans notre hébergement sur un bouquin bien écrit : DiariesOf Santo Antão. Il approfondit la culture et en apprend beaucoup, en plus de proposer un itinéraire pour traverser l’île à pied. Nous l’avons revu dans les librairies et boutiques de souvenirs de Mindelo.

 

 

 
Mi-fugue, mi-raison À propos de nous

Nous sommes deux fugueurs : nous avons changé de vie pour voyager en continu à travers le monde, sans date de retour. Nous avançons au gré de nos envies, sans nous précipiter. Pour en savoir plus, c'est ici.


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  1. Alain dit :

    Toujours un plaisir de vous lire ! De belles images qui donnent envie de venir marcher dans vos pas mais si j’adore la rando (Madère et Tenerife cette année), j’ai trop peur qu’entre deux randonnées …?? Curieusement, si j’ai eu du mal à supporter la surpopulation de Ténérife, j’ai peur qu’à Santo Antao j’ai le sentiment inverse ! Je reste néanmoins fidèle à vos écrits, vous le savez déjà !

    • mifuguemiraison dit :

      Salut Alain !
      Oui, comme tu as pu lire entre les lignes, ce n’est pas la grosse grosse ambiance à Santo Antão. Il vaut mieux aimer la tranquillité et partir avec un bon livre. Ou alors il faut rejoindre l’un de ces groupes de randonneurs avec guide où tout est compris, même l’animation. Mais ce n’est peut-être pas ton style non plus.

  2. Paul dit :

    Coucou les voyageurs

    Merci mille fois pour tous ces merveilleux renseignements.
    Pour nous, les billets sont pris, les visas faits. On y sera de janvier à mars, bien sûr en parti à cause de vous. Ahahaha!
    Les visas de 90 jours ont les a faits directement sur le site « Portal Consular Cabo Verde ». Ça se fait en 10 mn, ça coute 44€ et on le reçois dans l’heure par email. Seule contrainte, c’est tout en portugais.

    Et bien sûr on attend la suite de vos aventures avec impatience…

    Muitos beijinhos.

  3. Chris dit :

    Merci pour ces précieuses informations qui nous seront fort utiles en février. A vous lire, j’ai encore plus envie d’y aller. Vos photos sont splendides et reflètent bien l’atmosphère de l’île. Nous irons marcher de Tarrafel à Monte Trigo et retour en bateau (ou vice-verça). Je vous dirai nos impressions. Vos informations si complètes m’avaient beaucoup aidée pour la préparation de notre voyage en Colombie en 2019. J’adore votre façon de raconter, les photos que vous mettez et les magnifiques dessins. Bravo et merci beaucoup.

  4. mouette dit :

    c’est toujours un vrai plaisir de vous lire même si je voyage peu. Je rêve grâce à vous! mille mercis pour cela.
    Mouette

  5. Geneviève dit :

    Actuellement à Santo Antao,nous savourons la quiétude de la maiqon d’hôtes Kasad’Vizin que j’ai découverte grâce à votre blog.Merci pour ce précieux conseil qui tient toutes ces promesses! Entièrement d’accord avec vous cette île est la plus belle à visiter à pied et en voiture.
    Je vous souhaite bon vent sur les chemins du monde!

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