Si, comme nous, vous avez choisi de visiter l’île de Santo Antão en grande partie pour y randonner, vous êtes ici au bon endroit. Santo Antão est sans conteste l’île la plus adaptée à la randonnée de tout l’archipel du Cap-Vert !
Certains randonneurs se lancent dans des treks itinérants, allant jusqu’à traverser l’île d’un bout à l’autre. De notre côté, nous avons préféré nous lancer dans une série de randonnées à la journée pour laisser nos semelles se reposer entre-deux. Voici donc six idées de randonnées à la journée à Santo Antão, de difficulté moyenne pour la plupart. Paysages sublimes garantis, sauf les jours de brume.
Alors ? Nous ne mentons pas ! Pour vous y retrouver, voici les six randonnées que nous allons décrire sur une carte :
Vous remarquerez que nos six propositions de randonnées se concentrent sur le quart nord-ouest de Santo Antão. N’y voyez aucune étourderie. Un microclimat s’amuse à arroser cette partie de l’île, ornant les vallées d’un décorum digne des jardins de Babylone et ne laissant à la zone sud-ouest que ses pierres pour pleurer.
Pour cette même raison, nous avons choisi nos logements dans ce coin. Nous vous invitons à consulter notre article général sur l’île de Santo Antão pour plus de conseils et d’informations pratiques.
Vous nous suivez ?
- Randonnée de Xôxô, dans la vallée de Ribeira Grande (en rouge sur la carte)
- Randonnée de Cova à Pico da Cruz, sur les hauteurs de Santo Antão (en violet)
- Randonnée de Cova à Vila das Pombas, dans la vallée de Paul (en orange)
- Randonnée de Ponta do Sol à Cruzinha, au bord de l’eau (en vert)
- Randonnée de Boca de Ambas à Chã de Igreja (en bleu)
- Randonnée de Corda à Coculi, descente panoramique (en jaune)
- Autres conseils pour randonner sur l’île de Santo Antão
- Quel équipement pour randonner au Cap-Vert?
- Où loger pour une position stratégique ?
- Comment atteindre les points de départ des randonnées et rentrer ?
- Quelles autres randonnées faire sur l’île de Santo Antão ?
- Comment s’orienter pendant vos randonnées ?
- Randonner avec ou sans guide ?
- Quelle est la bonne saison pour randonner au Cap-Vert ?
1) Randonnée de Xôxô, dans la vallée de Ribeira Grande
Pour notre première randonnée à Santo Antão, notre choix se porte sur la vallée de Ribeira Grande (grande rivière en français), l’une des deux plus belles vallées de l’île.
C’est en aluguer que nous rejoignons le point de départ. La camionnette commence par grimper sur la mythique Estrada a Corda, une vieille route pavée qui traverse l’île en chatouillant ses sommets et offre des panoramas… mémorables !
La randonnée démarre sur une crête, avec une profonde vallée de chaque côté. Après une période d’hésitation, le sentier opte pour celle de droite et plonge à pic. Et c’est parti pour un long dénivelé qui nous emmène tooooout en bas. Il vaut mieux avoir les genoux bien accrochés et des bâtons pour les soulager.
Faites également attention à ne pas tomber à la renverse face à de tels paysages.
D’étranges haricots poussent sur les terrasses qui nous entourent, des pois d’Angole apprenons-nous plus tard. Des maisons aux toits de paille poussent également çà et là, fermettes entourées de quelques plantations et d’un ou deux animaux. La route la plus proche étant à deux kilomètres, le dénivelé étant énorme, nous imaginons les habitants avec des cuisses épaisses.
Après moult marches pavées bien entretenues (elles servent plus aux habitants qu’aux randonneurs), la température se tropicalise et les vêtements superflus sautent. Nous atteignons un fond de vallée bien serré où poussent des milliers de manfafa (taro), les pieds dans le ruisseau.
Ce n’est pas le seul légume ou fruit inconnu que nous découvrons, notre appli de reconnaissance végétale nous trouve du souchet, de la papaye, du manioc et autre canne à sucre.
En parlant de canne à sucre, un mini bar improvisé surgit sous les bananiers, et le très sympathique António nous propose son ponch maison : alcool de canne (grogue), jus de canne et citron.
Nous repartons trois fois plus joyeusement à la découverte du reste de la vallée, qui s’étire maintenant horizontalement. Un surprenant piton rocheux appelé Lombo de Pico passe près de nous, puis le village de Xôxô et une véritable route apparaît soudainement sous nos pieds.
Le paysage a changé lui aussi. De grandes plantations de bananes ou cannes s’ébattent en duel, sous l’œil de hameaux dispersés et de majestueux arbres à pain, manguiers et cocotiers. Nous avons l’impression de vivre trois randonnées en une.
Cette dernière section jusqu’à l’océan est la moins sportivement intéressante, mais nous y trouvons un autre plaisir, celui de faire plus ample connaissance avec l’île de Santo Antão. Et puis nous ne sommes plus seuls, les habitants sont nombreux à marcher ou simplement se poser devant chez eux en fin d’après-midi, lorsque le soleil s’adoucit.
Notre avis : voici une randonnée magnifique, que nous avons adorée de bout en bout. Elle est riche en points de vue, tout en offrant un bon aperçu de la vie des villages et de la flore santantonaise.
Conseils pour la randonnée vers Xôxô et Ribeira Grande
Itinéraire
Nous avons suivi cet itinéraire trouvé sur Wikiloc.
Point de départ
Il s’agit du kiosque Bela Vista. Pour l’atteindre, rendez-vous dans la ville de Ribeira Grande, trouvez la pharmacie, puis demandez l’aluguer qui dessert Cova (300 Escudos par personne). Départ autour de 11h, puis comptez 50 bonnes minutes de trajet. En route, surveillez la carte pour stopper le chauffeur. À d’autres heures, ou les dimanches, vous pouvez vous rabattre sur un aluguer privé (2000 Escudos après négociation).
Arrivée
Si vous marchez jusqu’au bout de la vallée (la fin de la randonnée est un peu longue), vous atteindrez Ribeira Grande et n’aurez aucun mal à repartir ailleurs. Si vous préférez zapper la partie bitumée après Xôxô, des aluguers vers Ribeira Grande passent régulièrement. Vous en verrez d’ailleurs probablement surgir de ce café. Demandez bien s’ils sont « colectivos » pour ne pas payer le tarif taxi privé.
2) Randonnée de Cova à Pico da Cruz, sur les hauteurs de Santo Antão
Ce jour-là, nous nous faisons déposer très haut, au cratère de Cova, dans l’idée de grimper encore un peu plus haut, sur le Pico da Cruz. Une randonnée assez courte, mais avec quelques points de vue spectaculaires. Assurez-vous que les nuages sont bien en congés avant de vous lancer dans cette randonnée, sous peine de nager dans un épais brouillard réfrigérant. Pour nous, c’était tout juste !
Après de multiples arrêts de notre aluguer du jour (pour faire grimper et descendre des passagers, mais aussi des colis), nous nous faisons livrer au belvédère de Cova de Paul, à 1200m d’altitude.
Sous nos pieds surgit l’un des plus surprenants endroits de l’île de Santo Antão, un volcan à la bouche grande ouverte. Il ne doit pas être très vieux, mais suffisamment pour qu’une bonne couche de terre fertile le remplisse et ravisse les agriculteurs.
Et c’est parti pour l’aventure. Les nuages nous frôlent la tête, mais sans pleuvoir ni nous cacher la vue, qui s’avère en plusieurs points maravilhosa.
Nous nous enfonçons dans une forêt. Profitez bien, elles sont extrêmement rares au Cap-Vert. Nous voyons tantôt à droite vers la capitale Porto Novo, tantôt à gauche vers la vallée de Paul. Cette dernière est la plus spectaculaire, plongeant à pic tel un vol d’autruche.
Un pique-nique plus tard, nous longeons quelques maisons. Il faut du courage et une bonne résistance aux éléments pour vivre ici ! Puis surgit une église, et enfin le tout petit village de Pico da Cruz.
La route pavée s’arrête, mais la randonnée continue. Un chemin grimpe entre les pins jusqu’au point de vue final, qui propose des tables de pique-nique avec vue, autour d’un poste de surveillance de pompiers. Ils savent choisir leurs lieux de travail, eux !
Nous rebroussons sentier jusqu’au village et apprenons par les habitants que le dernier aluguer est déjà reparti (vers 14h30). Devant nos airs dépités, un papi dégaine son téléphone et appelle l’aluguer du village voisin. Sauvés !
Notre avis : une sympathique randonnée, courte et plaisante, mais qui nécessite presque plus de temps de transport que de marche.
Conseils pour la randonnée du Pico da Cruz
Itinéraire
Nous avons suivi le début de cet itinéraire, en nous arrêtant après le belvédère (le petit détour visible). Racontez-nous si vous entreprenez la descente jusqu’à la mer, nous sommes curieux de savoir à quoi ressemble ce coin.
Point de départ
Il s’agit du belvédère de Cova, sur la fameuse route pavée qui traverse l’île. Mêmes conseils d’aluguer que pour la randonnée précédente, mais en comptant 10 minutes de trajet en plus.
Arrivée
Nous nous sommes arrêtés à Pico da Cruz. Pour le chemin du retour, l’aluguer quitte apparemment le village vers 14h30. Confirmez cela auprès des habitants avant votre aller-retour au belvédère. Sinon, si la solution d’un aluguer privé vous convient, notez des numéros de taxis avant d’aller vous perdre là-haut. Nous avons payé 3000 Escudos le chauffeur pour qu’il nous redépose à Ribeira Grande.
3) Randonnée de Cova à Vila das Pombas, dans la vallée de Paul
La randonnée n°1 se déroulait dans la belle vallée de Ribeira Grande. Eh bien voici une randonnée équivalente, mais dans l’encore plus belle vallée de Paul. Elle part non loin des randonnées précédentes, sur les hauteurs de l’île et rejoint la mer au village de Vila das Pombas, aussi appelé Paul ou simplement Pombas.
Notre aluguer nous dépose… dans un nuage.
La marche démarre au même cratère de Cova que la randonnée précédente, mais nous descendons cette fois dans le gosier, où se sont établis de petits agriculteurs avec leurs petites maisons et leurs petits champs.
Nous reconnaissons notamment de nombreux pois d’Angole, qui servent à confectionner la purée de pois qui nous entoure.
Nous traversons le cratère, repassons la crête et plongeons vers… l’inconnu.
Soudain, le nuage s’évanouit, et nous avec :
Plus bas, nous cheminons à travers la végétation de la vallée de Paul : bananier, manguier, papayer et toute la clique, sans oublier la canne à sucre, prédominante et bien plus haute que nos casquettes.
La saison des coiffeurs pour cannes est d’ailleurs en train de démarrer.
Au milieu de tout cela, une femme âgée déboule avec des feuillages sur la tête et une enceinte qui diffuse… notre Aya Nakamura !
Le village Faja de Cima nous présente ses façades bien colorées, puis sa route en dur qui serpente en pente douce jusqu’à l’océan.
De petits restaurants attendent les randonneurs après Faja de Cima pour les remettre en forme. Celui d’Ady et Juju est très bien noté, mais n’est hélas pas très végétarien. Nous poursuivons jusqu’O Curral (l’étable), géré par une Autrichienne qui cuisine des légumes du potager voisin. L’occasion pour nous de goûter la fameuse cachupa capverdienne sans viande.
La suite continue de nous en mettre plein les yeux. N’oubliez pas de vous retourner si vous n’en avez pas derrière la tête.
Nous avons tellement apprécié marcher dans cette vallée de Paul que nous sommes revenus y dormir quelques nuits, au village d’Eito.
Enfin, Vila das Pombas nous recueille en fin de parcours, juste avant l’océan.
Notre avis : voilà une magnifique randonnée qui mérite sa réputation ! Même si elle ressemble un peu à celle de Ribeira Grande via Xôxô, ses paysages ne nous ont pas ennuyés un instant. Sans oublier l’expérience plutôt rare de descendre dans un cratère cultivé !
Conseils pour la randonnée de la vallée de Paul
Itinéraire
Nous avons suivi cet itinéraire trouvé sur Wikiloc.
Point de départ
Comme d’habitude, nous avons pris l’aluguer qui part vers 11h face à la pharmacie de Ribeira Grande. Il nous a déposés au belvédère de Cova pour 300 Escudos chacun.
Arrivée
Le repos bien mérité se passe à Vila das Pombas (Paul). Là, de fréquents aluguer collectifs s’attrapent en direction du nord ou du sud de l’île.
Hôtel dans la vallée de Paul
Pour nos dernières nuits sur l’île, nous nous sommes offert la Kasa d’Vizini dans le village d’Eito, pas donnée mais tellement appréciable (vues splendides depuis le toit-terrasse) !
4) Randonnée de Ponta do Sol à Cruzinha, au bord de l’eau
Voici maintenant la randonnée la plus connue de Santo Antão, qui part de Ponta do Sol tout au nord de l’île et longe la côte vers l’ouest pour rallier Cruzinha da Garça.
Nous commençons par atteindre le bout du village de Ponta do Sol. Puis nous nous bouchons le nez le temps de dépasser une porcherie. Au sens propre du terme… mais bien sale tout de même.
Nous retrouvons nos narines et commençons à comprendre l’attrait de cette randonnée, qui enchaîne montées, descentes entre le turquoise de l’eau et le noir de la roche. Chaque col et chaque virage nous offrent des vues impressionnantes sur de nouvelles vallées teintées de vert… ou plutôt… vert-jaune. Pour obtenir le vert le plus vibrant, il faut viser la fin de la saison des pluies vers décembre.
Quelques Capverdiens marchent rapidement en sens inverse sur le sentier cabossé, certains en habits chics pour se rendre au travail, comme un Parisien ou un Lyonnais prendrait le métro. Ce n’est pas seulement par manque de métro, les villages que nous traversons ne sont même pas desservis par une route !
Le premier village, Fontainhas, est perché sur son rocher, entouré de plantes et particulièrement coloré. Une affiche du ministère du tourisme annonce d’ailleurs le déblocage d’un budget pour plus de peinture, une série de bancs et des lampadaires.
Un peu plus, loin, c’est le mini village de Corvo qui nous accueille, veillant sur une superbe vallée-oasis.
Une pause s’impose au village de Formiguinhas. Nous déjeunons chez Isabel qui tient un restaurant basique mais parfait : omelette, légumes, riz, lentilles et dessert pour 650 Escudos. Puisqu’elle a l’habitude de recevoir des groupes de randonneurs, il est préférable de réserver sa petite place (+238 225 13 88). Si c’est complet, un restaurant similaire opère deux maisons plus loin.
La vue sur l’océan nous permet de repérer des éclaboussures à l’horizon, et Isabel confirme notre intuition en mimant des baleines. Mais ce n’est que le début de la saison, elles seront beaucoup plus nombreuses au printemps.
Plus loin, une plage donne envie de les rejoindre, hélas dangereuse. Un orteil dans l’eau, et vous disparaissez en entier.
À Cha de Mar, nous découvrons un village abandonné, ou presque, il reste une vache.
Enfin, nous traversons la partie la moins intéressante de la randonnée, une brousse sans ombre qui nous amène à notre objectif, le village de Cruzinha. Celui-ci a la grande chance de recevoir une route !
Il ne s’y passe pas grand-chose, mais son décor n’est pas des plus inesthétiques.
Certains randonneurs poursuivent jusqu’à Chã de Igreja, nous préférons filer en aluguer. Non sans quelques arrêts photo en route !
Notre avis : voici une randonnée que nous recommandons fortement, géniale pour changer du centre de l’île et découvrir la côte. Le début et la fin du sentier ne sont pas idéaux, mais l’entre-deux est magnifique. D’ailleurs, elle est loin d’être secrète. Nous y croisons plus de randonneurs qu’ailleurs, dont des groupes de Français avec guide, qui marchent depuis plusieurs jours.
Conseils pour la randonnée de Ponta do Sol à Cruzinha
Itinéraire
Nous avons suivi cette trace GPS trouvée sur Wikiloc.
Point de départ
Nous logions à Ponta do Sol lorsque nous avons entrepris cette rando. Pratique ! Sinon, de nombreux aluguers collectifs desservent cette ville toute la journée depuis Ribeira Grande. Descendez au terminus, puis traversez toute la ville à pied.
Arrivée
Aucun aluguer collectif ne quitte Cruzinha l’après-midi, nous sommes donc rentrés en aluguer privatisé, qui n’est pas donné car la route est longue et difficile : prix théorique 4400 Escudos pour rejoindre Ponta do Sol, négocié à 3700. Heureusement nous partagions avec une autre randonneuse. Commencez à repérer des randonneurs en amont avec qui partager la note. Vous pouvez aussi demander d’aller à Ribeira Grande pour payer moins, et finir en colectivo.
En sens inverse
Après réflexion, il nous semble plus judicio-économique de réaliser la randonnée en sens inverse. L’aluguer collectif part a priori de Ribeira Grande vers 10h30-11h pour Cruzinha. En fin de randonnée, ils sont fréquents et peu chers à Ponta do Sol si vous avez besoin de retourner vers Ribeira Grande.
5) Randonnée de Boca de Ambas à Chã de Igreja
Les panoramas entraperçus depuis notre aluguer de retour de Cruzinha nous ont donné envie de revenir crapahuter dans le coin. Deux jours plus tard, nous nous lançons dans une randonnée qui part de Boca de Ambas as Ribeiras (qui se traduit par confluence des deux rivières), grimpe sur une montagne et redescend jusqu’à Chã de Igreja (le plateau de l’église).
Nous commençons les pieds dans le lit d’une rivière asséchée, puis attrapons un sentier qui monte, grimpe, gravit, ascensionne durant la moitié de la randonnée. Des agaves de plus en plus grands nous entourent, ajoutant une touche d’exotisme à ces paysages bien secs.
Nous ne croisons personne, sauf un homme à tête de paille. L’île de Santo Antão a beau être le jardin du Cap-Vert, nous n’aurons pas aperçu une seule machine agricole. Tout semble manuel.
Une fois le col atteint, nous découvrons le versant ouest et sa profonde vallée. C’est parti pour la dégringolade !
Rapidement, nous atteignons le petit restaurant de Joanna (repérable sur l’appli Maps.me), qui nous sert un bon repas pour 500 Escudos.
La mère cuisine et la fille s’occupe du service, les anciens sont réquisitionnés pour écosser les pois d’Angole et Cesária Évora pour décorer les murs.
Chã de Igreja finit par pointer son nez et nous confirmer la pertinence de son nom : une église est bel et bien posée sur un plateau.
Le village surplombe un canyon de pierre noire, qu’il nous faut traverser à pied, par le fond.
Il s’avère mignon, et même le plus mignon de l’île si vous voulez notre avis, avec ses murs colorés, ses plantes et son ambiance joyeuse.
Oh, et le retour à l’arrière de l’aluguer est à nouveau spectaculaire !
Notre avis : cette randonnée possède de beaux passages, surtout sur la deuxième partie, mais elle ne fait pas partie de notre top car nous avons difficilement supporté le soleil. Ne visez pas comme nous les heures les plus chaudes mais plutôt un matin ou une journée nuageuse pour mieux l’apprécier. Sinon, oubliez cette randonnée et prolongez la précédente (de Ponta do Sol à Cruzinha) d’une petite heure afin d’apercevoir Chã de Igreja.
Conseils pour la randonnée de Boca de Ambas à Chã de Igreja
Itinéraire
L’itinéraire que nous avons emprunté est celui-ci, mais en sens inverse.
Point de départ
Boca de Ambas n’est pas très loin de Ribeira Grande et les aluguers semblent moyennement fréquents dans cette vallée. Un aluguer privé nous a proposé 800 Escudos pour deux personnes et, 15 minutes plus tard, nous étions arrivés.
Arrivée
Cette randonnée se termine à Chã de Igreja, non loin de la randonnée précédente. Cela pose le même problème d’absence de colectivo l’après-midi. Nous avons payé 3000 Escudos l’aluguer privé pour retourner à Ribeira Grande.
Dormir dans ce coin de l’île
Pour ceux qui souhaiteraient dormir sur place avant d’enchaîner le lendemain (certainement avec la randonnée qui longe la côte vers Ponta do Sol), il existe un bel hôtel appelé Ecolodge Kasa D’Igrejai, à 10 min à pied en direction de la mer.
6) Randonnée de Corda à Coculi, descente panoramique
Voici la dernière de notre série de randonnées à Santo Antão, celle qui mène de Corda à Coculi. Tout comme la n°1 ou la n°3, il s’agit d’une marche en mode skieur : nous nous faisons déposer en haut de la montagne en aluguer, puis dévalons tout schuss jusqu’au niveau de la mer.
Corda nous accueille dans la fraîcheur des hauteurs, mais sous un ciel d’azur propre à réchauffer les cœurs, parsemé de nuages graciles qui accentuent la majesté des paysages.
Le sentier consiste en un large et facile chemin pavé, autoroute pour marcheurs à deux ou quatre pattes motrices, qui déroule sa pente jusqu’au fond de la vallée.
L’atout de cette randonnée est la vision grand angle offerte sur les montagnes déchiquetées, tachetées de verdure. En bas, cette verdure s’intensifie, déployant ses traditionnels bananiers, cocotiers, papayers et cannes-à-sucriers.
Une fois à Coculi, ne rentrez pas fissa. Pensez à passer une tête dans le centre pour zieuter son église bleue et blanche, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur.
Notre but est atteint, mais nous gardons le rythme pour rejoindre Divin Art, un chouette restaurant dans une ambiance sympa. Cela ajoute 3,5km sur une grande route hélas sans trottoir. En revanche, les paysages continuent de nous en mettre plein les mirettes !
Notre avis : Cette courte randonnée plutôt facile s’est avérée très sympathique. Après cinq autres randonnées dans un mouchoir de roches, nous aurions pu commencer à nous lasser des paysages. Ce ne fut pas du tout le cas. Il peut aussi s’agir d’un bon entraînement pour vos genoux avant les dénivelés plus olé olé des autres randonnées à Santo Antão.
Conseils pour la randonnée de Corda à Coculi
Itinéraire
Le sentier est plutôt simple à suivre, voici si besoin une trace GPS.
Point de départ
Il vous faudra rejoindre le village de Corda. Comme pour toutes les randonnées qui commencent dans la montagne, les aluguers partent de Ribeira Grande. Nous nous sommes pointés deux heures trop tôt, le premier colectivo partait vers 11h. Par conséquent, nous avons négocié un aluguer privé à 1500 Escudos pour deux.
Arrivée
Le village de Coculi est sur une route assez passante, vous ne devriez pas avoir trop de mal à trouver un aluguer vers Ribeira Grande. De notre côté, nous avons prolongé à pied jusqu’au restaurant et nous n’étions plus qu’à un kilomètre de Ribeira Grande.
Autres conseils pour randonner sur l’île de Santo Antão
Quel équipement pour randonner au Cap-Vert?
De l’eau bien sûr, et des bâtons pour soulager les genoux sur les grandes descentes. Équipez-les d’embouts de caoutchouc pour éviter de faire tic tac sur les chemins pavés. Enfin, n’oubliez pas le coupe-vent et le pull pour les sommets de Santo Antão, parfois coincés dans les nuages.
Et si vous comptez randonner sur plusieurs jours, nous avons écrit un article dédié à notre équipement de trek.
Où loger pour une position stratégique ?
Pour la majorité des randonnées que nous citons dans l’article, l’idéal est de partir de Ribeira Grande, le « hub » des aluguers sur la côte est. Loger ici semble donc parfait pour gagner du temps de transport. Hélas, Ribeira Grande n’a pas un charme fou. Ponta do Sol est plus agréable et situé à 10 minutes d’aluguer seulement (liaisons en colectivo fréquentes, 70 Escudos par personne). C’est là que nous avons passé, très heureux, la majeure partie de nos 22 jours sur l’île.
Avant de dire adeus à l’île, nous nous sommes délocalisés quelques nuits au cœur de la verte vallée de Paul. Idéal pour la randonnée n°3 !
Nos adresses de logements sur la côte est sont :
- à Ribeira Grande, pour nos 2 premières nuits sur l’île, nous avons dormi chez La Menor (~32€)i, pas cher mais simple. Si un confort très moyen vous suffit (matelas à ressorts, bruit), vous aurez en échange une vue plongeante sur le village.
- à Ponta do Sol, nous avons passé 16 nuits dans ce grand appartement (~42€)i, bien équipé et charmant, bien qu’un peu usé. S’il est pris, jetez un œil chez Kasa Tambla (~65€)i, une chambre d’hôtes appréciée des voyageurs.
- dans la vallée de Paul, nous avons adoré le tout récent Kasa d’Vizin (~82€)i, petit hôtel où tous les détails sont soignés, sans compter la vue incroyable du toit-terrasse et les bons repas vegan originaux servis au dîner comme au petit déjeuner.
Comment atteindre les points de départ des randonnées et rentrer ?
Oubliez la location de voiture, peu développée sur l’île. D’ailleurs, rares sont les randonnées qui sont conçues en boucle. Les aluguers seront vos amis, soit sous forme de colectivos aux heures de pointe, soit en tant que taxis privatisés les après-midi, les dimanches, ou lorsque vous ne souhaitez pas attendre. Le système peut sembler un peu désorganisé au premier abord, mais nous avons fini par comprendre certaines règles.
Les aluguers colectivos des montagnes sont souvent calés sur les besoins des habitants des cimes. Ils descendent tôt le matin à la ville, puis remontent vers 11h quand les habitants ont terminé marché et démarches.
Les aluguers qui desservent le fond des vallées sont nettement plus fréquents, tout comme ceux entre les villes de la côte (Ponta do Sol, Ribeira Grande, Pombas…), vous attendrez rarement plus de 30 minutes, avec un petit creux en début d’aprèm.
Trouver un aluguer privé est simplissime tant les chauffeurs alpaguent chaque touriste qui passe. Le plus compliqué est de débusquer l’aluguer colectivo parmi eux. Demandez systématiquement « colectivo? » lorsqu’on vous propose un trajet, car beaucoup jouent sur l’ambiguïté et vous poussent dans le van avant de parler prix.
Pour trouver les colectivos, vous aurez toujours des habitants prêts à vous aider en vous indiquant l’horaire et le bon van. Celui-ci stationne généralement en sortie de ville, au début de la route qu’il compte emprunter. Par exemple, tous ceux qui s’élèvent dans la montagne via la Estrada a Corda stationnent ici, en face de la pharmacie.
Les tarifs des colectivos sont fixes, bon marché, et les chauffeurs sont honnêtes, ne les négociez pas sous peine d’être impolis. En revanche, lorsque les aluguers se transforment en taxis, les tarifs s’envolent. Cela revient environ à payer dix sièges d’un coup. La négociation est un bon moyen de faire baisser la note, tout comme se grouper avec d’autres randonneurs. Une fois les tractations financières terminées, les chauffeurs deviennent très aimables et aidants. Ne vous étonnez pas si, en trajet, ils vous demandent l’autorisation de faire grimper des Capverdiens. Ce sont des gens qui ne pourraient pas s’offrir la version taxi et marcheraient plusieurs heures. La solidarité est très présente au Cap-Vert et les touristes sont invités à contribuer !
Notez que les chauffeurs conduisent particulièrement prudemment, ce qui est rassurant lorsqu’on voit la profondeur de certains précipices. Ils proposent aussi gentiment des pauses photo. Encore mieux, il existe certains aluguers ouverts à l’arrière qui offrent des vues panoramiques mémorables !
Quelles autres randonnées faire sur l’île de Santo Antão ?
Nous avons séjourné une nuit à Tarrafal, de l’autre côté de l’île, mais sans randonner par manque de temps. Nous aurions aimé nous lancer dans la marche qui grimpe sur le Monte Trigo avec un retour en bateau à négocier auprès des pêcheurs. À défaut, nous avons juste fait une courte promenade dans la vallée qui surplombe le village (voir notre article global sur Santo Antão).
Nous n’avons pas non plus exploré le centre de l’île, vers Alto Mira, nettement moins vert mais aux paysages apparemment surprenants. Cela nous aurait demandé des heures de transports depuis la côte est. Ce sont surtout les groupes en randonnée itinérante qui le traversent, mais vous pouvez certainement y faire des randonnées à la journée en dormant à Porto Novo.
Comment s’orienter pendant vos randonnées ?
Nos sources principales d’information ont été le site Wikiloc et un guide du Rother en allemand feuilleté dans un logement. Il sera paraît-il bientôt traduit en français.
Randonner avec ou sans guide ?
Nous avons tout fait en vieux loups solitaires. Il semble possible de louer les services d’un guide à la journée, en demandant conseil auprès de votre logement par exemple, mais nous n’en voyons pas vraiment l’utilité car les randonnées ne présentent pas de risque particulier.
Toutefois, Santo Antão est une destination prisée des groupes de randonneurs itinérants. Une formule intéressante pour un voyage sportif de 7 à 10 jours par exemple, avec un guide qui distille probablement de nombreuses explications culturelles ou botaniques. Nous avons également croisé des randonneurs indépendants qui suivaient un parcours imprimé, avec des logements pré-réservés par un organisme.
Ces deux solutions nous semblent de bonnes alternatives aux randonnées à la journée telles que nous les avons faites, et permettent de gagner du temps sur les transports. Si cela vous intéresse, vous pouvez trouver diverses formules (et choisir votre niveau de confort) sur le site d’Evaneosi, qui vous redirigera vers l’agence locale qui correspond le mieux à vos besoins.
Quelle est la bonne saison pour randonner au Cap-Vert ?
Sans hésitation, la meilleure saison pour randonner à Santo Antão est l’hiver, de décembre à mars environ. Il ne fait pas encore trop chaud, le vent rafraîchit l’atmosphère et les paysages sont un peu plus verts que le reste de l’année (surtout après les pluies de novembre).
De notre côté, nous y étions fin janvier/début février et c’était parfait. Cela correspond à la haute saison du tourisme à Santo Antão, mais la densité restait faible sur les randonnées indiquées dans cet article. Si vous envisagez un voyage estival, il fera chaud et moite, sans être caniculaire pour autant.
À part randonner, que faire à Santo Antão et au Cap-Vert ?
Hop, nous vous redirigeons vers deux autres articles :
- Tous nos conseils pour visiter Santo Antão
- Visiter le Cap-Vert, conseils et itinéraire (en cours d’écriture)
Une ressemblance frappante avec Madere que j’adore et j’avoue que la tentation d’aller marcher là bas est forte…. J’avoue aussi que, même si je ne suis pas un adepte des fiestas tous les soirs, le calme extrême (le mot est faible) qui semble régner dans les villages et villes sur vos photos m’incite à penser qu’à part la rando … Sinon, jamais déçu par vos articles et vos photos, ce n’est pas un scoop !
C’est vrai que c’est une île très très calme. On abordera dans le prochain article ce qu’il y a à faire à Santo Antão à part randonner. Pour nous ça se résumait souvent à regarder les couchers de soleil, boire des ponches, rêvasser et jouer aux cartes ! C’est l’occasion de bien déconnecter. L’île voisine de São Vicente est beaucoup plus animée, surtout en soirée.
Et merci ! 🙂
C’est amusant, j’avais consulté votre blog à plusieurs reprises, notamment avant le Kerala, et je me rends compte que je randonnais à Santo Antao exactement en même temps que vous (mais dans un groupe). Nous nous sommes peut-être croisés 🙂
Tiens donc ! Effectivement nous nous sommes peut-être croisés. En tout cas on dirait que tu as aimé autant que nous !
En pleine organisation de notre prochain voyage au cap-vert, nous tombons par hasard sur votre blog qui a apporté beaucoup de réponse à nos questions.
Peu de blog parle aussi bien du Cap-Vert. Merci !
Ensuite nous avons retrouvé quelques voyages déjà effectués dans la liste et avons pris du plaisir à lire les articles en se remémorant de beaux souvenirs.
Bravo pour la qualité des textes, des photos et dessins 🙂
Adrien et Nolwenn, vos nouveaux lecteurs
Salut à vous deux, merci pour ce message sympa ! Ravis de vous être utiles sur le Cap-Vert, on vous souhaite un beau voyage 🙂
Bonjour,
Merci pour ce blog très intéressant. Avec mon conjoint et mes 2 ados, nous partons bientôt au Cap Vert (Santo Antao et Sao Vicente). Nous voulons bien sûr randonner. Nous hésitions à prendre un guide mais on ne sait pas si nous pourrons en trouver un facilement.
Si nous suivons vos randonnées avec wikiloc, est-il facile de se repérer ? J’imagine qu’il n’y a pas de marquage GR comme en France.
Séverine
Bonjour Séverine,
On a trouvé ça simple de s’orienter avec wikiloc, les sentiers ne sont pas balisés mais il y avait généralement peu de pièges en route. Au pire, vous croiserez de temps en temps des habitants qui pourront vous orienter. Mais si jamais vous souhaitez randonner avec un guide, ça devrait être facile à trouver sur place en demandant autour de vous. À notre avis, il y a plus d’offre que de demande. Bon voyage !
Bonjour merci pour tout vos renseignements et retours nos allons partir au cap vert et adorons la randonnée et les jolies paysages! Nous souhaitons utiliser wikiloc cela fonctionne sans internet ou pas ?
Bonjour Julie,
Pour utiliser wikiloc sans internet, nous payons un abonnement de 10€/an environ. Il y a un bouton « rendre disponible offline » en bas de chaque randonnée et nous « préchargeons » aussi l’arrière-plan de la carte en zoomant et scrollant tant que nous avons du wifi. Sinon vous pouvez d’abord observer le circuit en ligne avant de vous lancer sur les sentiers, puis utiliser maps.me en marchant, qui fonctionne sans connexion.
Bonjour,
Je prépare nos vacances à Santo Antao et regarde vos nombreuses randonnées. Chouette !
Y a t-il possibilité de faire des boucles ? Car nous pensons louer une voiture pour aller au départ des randos mais comment faire une fois au bout, prendre un taxi pour rejoindre la voiture au départ ?
Merci de vos conseils
Bonjour Géraldine,
Cela peut paraître étrange, mais il y a très peu de possibilités de randonnées en boucles sur l’île de Santo Antão, car à la base ce sont des sentiers conçus pour relier les villages entre eux. Nous vous conseillons plutôt de ne pas louer de voiture et de tout faire avec les aluguers et taxis.
Bon voyage !
Bonjour,Votre blog est top, c’est une mine d’information.
Pensez vous qu’il vaut mieux se procurer une carte ign pour les randos ? j’ai vu qu’il en existait une. Et les sentiers sont il balisés?
J’adore vos aquarelles, je compte bien prendre mon carnet là bas!!
Salut Hélène,
Non, les sentiers ne sont pas balisés mais ils sont généralement faciles à suivre car il y a peu d’intersections. Nous nous en sommes sortis avec une carte sur téléphone mais ça peut être une bonne idée de randonner avec une carte IGN sous le coude. Super pour l’aquarelle, tu vas voir c’est un pays inspirant !