Après notre première longue randonnée sur les falaises de Normandie (GR 21) l’été précédent, nous avons longuement réfléchi à une nouvelle aventure pédestre avec bivouac. Nous recherchions cette fois-ci un trek de montagne d’environ une semaine, pas trop fréquenté l’été, accessible sans voiture et ne nécessitant pas un diplôme bac +7 en grimpette avec option survie. C’est ainsi que le massif de Belledonne dans les Alpes, près de Grenoble, est sorti du lot. Et plus précisément un morceau de la Haute Traversée de Belledonne, aussi connue sous le matricule GR 738.
Nous sommes revenus ravis de cet itinéraire belledonnien et nous avions, depuis, très envie de le partager avec vous !
Concrètement, nous avons marché environ 60km, soit près de la moitié des 130km du GR 738 complet, en six jours et demi. Ce modeste score de neuf kilomètres par jour n’impressionnera personne, mais rassurez-vous, l’aventure reste sportive avec 3800m de dénivelé positif et le poids du matériel de bivouac dans le dos. Et puis disons que nous avons privilégié la délectation à la transpiration !
À quoi s’attendre sur la Haute traversée de Belledonne ?
Même si le massif de Belledonne culmine à près de 3000m, cette randonnée oscille essentiellement entre 1000 et 1900m d’altitude, en moyenne montagne donc, au milieu d’une nature exubérante. La balade alterne entre pins, feuillus, pâturages et points de vue, le tout agrémenté de millions de fleurs. Et si ce n’est pas suffisant, le cinquième jour nous projette à 2100m, là où la roche triomphe et les marmottes sont reines.
Du côté de la fréquentation, elle reste limitée, même fin juillet, contrairement au Vercors voisin par exemple. Nous avons croisé une quinzaine de paires de chaussures de randonnée par jour sur les sentiers et une douzaine de slips qui sèchent à chaque refuge. Exception faite aux lacs des Sept Laux, où se promènent des groupes de casquettes et de petits sacs à dos.
La randonnée reste globalement éloignée de la civilisation. Cette bulle de nature fait beaucoup de bien, mais implique de porter une partie de sa nourriture. Vous ne croiserez pas un seul magasin. L’autre partie peut se quémander auprès des refuges qui cuisinent. Nous vous confierons tous les détails plus bas.
Parlons des refuges justement. De notre côté, nous préférons le confort sommaire de notre tente à celui d’un dortoir, mais il aurait été possible de passer toutes les nuits en refuge. À condition de réserver ceux qui sont gardés et d’arriver tôt (ou avec des chaussettes qui sentent très fort) dans ceux qui ne le sont pas. Même en bivouaquant, nous sommes restés à proximité des refuges pour profiter du point d’eau, parfois de leurs toilettes et aussi pour nous rassurer en cas d’orage inopportun.
Nos étapes de randonnée sur le GR 738
Vous retrouverez un paquet d’informations pratiques en bas de l’article, mais en attendant, trêve de généralités. Voici un topo jour par jour, agrémenté de quelques-uns de nos petits souvenirs.
Jour 1 : Grenoble → Collet d’Allevard → Refuge de la Pierre du Carre
Nous nous réveillons longtemps après les poules, dans un vrai lit. Un enchaînement de deux bus nous attend pour rallier le début de notre randonnée depuis Grenoble, puis une mise en jambe jusqu’au premier refuge.
Un premier bus nous dépose dans le joli village d’Allevard, qui s’avère plus animé que prévu, avec un office de tourisme, un marché, des restaurants et même des thermes.
Nous aurions pu démarrer d’ici, mais nous enchaînons avec un second bus qui nous dépose mille mètres plus haut, au pied des pistes de la station du Collet d’Allevard.
Nous remontons les pistes à pied sous un soleil de plomb. Il faut préciser que nous sommes en pleine semaine de canicule, avec des températures proches des 40°C à Grenoble. L’altitude nous apporte de l’air frais, mais nous jette en pâture aux rayons ultraviolets.
Nous atteignons un col, puis redescendons en pente douce sous les pins jusqu’à une prairie, celle du refuge de la Pierre du Carre (1761m d’altitude).
Habituellement gardé, le refuge ne l’est pas cette année, il est en accès libre.
Le terrain alentour est tout sauf plat, mais nous finissons par trouver un superbe emplacement pour notre tente à l’écart, avec parterre de fleurs et panorama privé. Il n’en faut pas plus pour que Mi-raison dégaine son matériel d’aquarelle.
Conseils pratiques
Le bus T86 (anciennement n°6200) démarre à la gare routière de Grenoble et file vers Allevard. Prix 4,70€, durée 65 minutes, 5 ou 6 passages par jour, horaires disponibles en ligne.
Une fois à Allevard, grimpez dans un bus Tougo (uniquement en hiver et en juillet-août) vers le Collet d’Allevard. Prix 1€, peu fréquent, horaires disponibles en ligne. Vous avez aussi la possibilité de rester dans le bus jusqu’à Super Collet, un peu plus haut, et de vous économiser quelques pourcents d’énergie.
Plusieurs boulangeries à Allevard peuvent aider à constituer un pique-nique.
Le refuge de la Pierre du Carre sera prochainement rénové, en attendant il est ouvert à tous. Renseignez-vous sur son statut ici ou ici.
Jour 2 : Refuge de la Pierre du Carre → Refuge de l’Aup Bernard
Réveil à 6h45, un peu frigorifiés. Un ajustement vestimentaire sera nécessaire la nuit prochaine. Nous enfilons un pull, une doudoune, un petit déjeuner et décollons à 9h15 (nous sommes les pros du rangement de bivouac à vitesse d’escargot).
L’objectif que nous nous sommes fixé est le refuge de l’Aup Bernard. Le descriptif officiel de la randonnée du GR 738 conseille de poursuivre jusqu’au refuge suivant (de l’Oule) dans la même journée. Soit ses rédacteurs ont des gènes de chamois, soit pas de sac sur le dos. Nous irons à l’Oule le lendemain, à la cool.
Nous descendons dans la vallée sous une épaisse forêt, freinés par les centaines de fraises des bois qui scintillent à nos pieds. Nous croisons aussi fréquemment des carottes sauvages, mais elles ont moins de succès.
Côté architectural, nous passons sous des fourmilières-gratte-ciels de plus d’un mètre de haut. Ces mêmes fourmis qui avaient très envie de partager notre pique-nique et de se coller à nous pendant la sieste.
Au fond de la vallée, juste quand nous commençons à nous dire que cette randonnée est du gâteau, une montée nous attend. Nous nous accrochons à nos bâtons, à l’ombre de grands pins et d’une machine bûcheronne aux pneus plus hauts que nous. La grimpette dure, dure, dure, mais heureusement, Mi-raison a toujours de douces mélodies à partager pour passer le temps.
Le refuge de l’Aup Bernard (1575m) n’est pas gardé non plus. À l’intérieur, quelques lits et des restes de bougies. À l’extérieur, une source d’eau et une clairière tellement cabossée que chaque nouveau campeur tourne vingt minutes avant de se résigner pour la moins mauvaise place.
Un tintinnabulement s’approche et finit par montrer son museau. Ses museaux. C’est un troupeau de vaches dodues qui surgit des bois, au moment même où Mi-fugue se débarbouille à moitié nue.
Nous parvenons de justesse à sauver notre sac de victuailles, puis craignons qu’elles ne restent pour la nuit. Elles entendent finalement nos prières et bousent de là.
Conseils pratiques
Attention, il semblerait que la fontaine du refuge ne fonctionne pas tout le temps. Plus d’informations ici.
Jour 3 : Refuge de l’Aup Bernard → Refuge de l’Oule
L’étape du jour commence par une longue descente en forêt, à nouveau ponctuée d’arrêts fraises. Depuis que nous avons lu que les risques d’attraper la maladie du renard étaient extrêmement faibles, nous ne boudons plus ce plaisir.
En bas, un hameau de quelques maisons nous attend, appelé la Bourgeat Noire, ainsi que des pâturages, des fleurs, des cours d’eau et…
… une belle montée ! La canicule n’aide pas et le refuge de l’Oule participe à ce complot, en se nichant le plus haut possible, à 1836m d’altitude au bout d’un sprint dénivelesque de 700m.
Nous suivons un torrent qui coule, comme nous, à grosses gouttes, jusqu’à dépasser la forêt et atteindre une première cabane de berger. Nous y sommes presque, le refuge nous nargue plus haut. Un dernier effort avant le réconfort. Nous atteignons le refuge de l’Oule vers 15h, ce qui nous laisse tout le temps d’en profiter. Nous lui attribuons quatre étoiles, pour ses tables en plein air, parasols, repas chauds, lavabos et, comble du luxe, véritables toilettes. Seule la douche chaude manque pour une cinquième étoile, il faut se contenter du ruisseau glacé.
L’autre point fort du refuge est son environnement captivant. D’un côté, un cirque cannelé par une flopée de cascades (oule signifiait marmite en occitan). De l’autre, la vaste vallée.
La météo signale de l’orage pour la soirée. Nous surveillons donc le ciel du coin de l’œil, en particulier les nuages épais en forme d’enclumes, réputés colériques en montagne. Une enclume approche, justement, mais se détourne avant impact. Sauvés.
Conseils pratiques
Le refuge de l’Oule propose la demi-pension, mais sur réservation uniquement (repas du soir + petit-déjeuner). Tout est excellent (mention spéciale pour la tarte chocolat-noix du matin) et il est possible de préciser végétarien ou vegan lors de la réservation. Les tarifs de 2021 étaient de 38€ par personne pour lit en dortoir + repas, ou 32€ pour tente + repas. Il est aussi possible de commander un pique-nique à emporter le lendemain pour 10€. Voir le site internet pour plus d’informations.
Jour 4 : Refuge de l’Oule → La Martinette
Chouchoutez vos genoux, parlez-leur, dites-leur qu’ils sont beaux même si ce n’est pas vrai. Car un bon dénivelé négatif les attend.
Le moment fort sur cette section est un adorable petit chalet, posé au pied du petit lac du Léat. Nous hésitons à nous y installer pour toujours.
S’ensuit une belle descente vers le hameau La Martinette. Si vos mollets crient, vous croiserez les fleurs jaunes de l’arnica des montagnes (anti-douleurs musculaires).
Un lac couleur émeraude nous attend au fond de la vallée. Il ne reste plus alors que 2km quasi plats jusqu’au bout de l’étape.
Ce soir-là, la tente reste au fond du sac. Nous nous roulons dans le confort au Gîte de la Martinette : une bière, une douche chaude (la première en quatre jours !), un bon matelas et surtout un excellent repas servi en terrasse.
Conseils pratiques
Le gîte de la Martinette est un hôtel presque classique, sous la forme d’un chalet au milieu d’un village, sauf que tout est pensé pour les randonneurs, avec une grande terrasse pour boire des coups, de la tarte à la myrtille, un délicieux dîner (végétarien sur demande), un copieux petit déjeuner, des chambres doubles, quadruples ou dortoirs et même quelques denrées non périssables en vente pour le prochain bivouac. Nous nous sommes sentis fort bien accueillis et le recommandons vivement. Compter 25€ par personne la chambre double, ajoutez 29€ pour la demi-pension.
Il est aussi possible de commander un pique-nique pour le lendemain (avec un excellent sandwich au pesto à l’ail des ours) pour 10€.
Jour 5 : La Martinette → Les Sept Laux
L’objectif du jour est simple : monter jusqu’au point le plus haut de notre trek, le plateau des Sept Laux, pour y dormir. Le ciel nébuleux éloigne la canicule, à notre grand soulagement.
Nul besoin d’être Sherlock pour déduire, à la vue de cette portion, qu’elle est la plus fréquentée de toute notre randonnée sur le massif de Belledonne : le sentier est large, les racines de pins sont bien lustrées et nous sommes régulièrement doublés par des congénères moins chargés que nous.
La montée s’éternise, le moindre prétexte de pause est validé. Ici, un sachet de thé réclame un jacuzzi :
Les arbres laissent place à des broussailles peuplées de myrtilles. Les cailloux se transforment en rochers qui sont autant de hautes marches. Nous entrons dans le territoire des marmottes, détectables à leur cri à mi-chemin entre un sifflement et un pouet de peluche qu’on écrase. Hélas, nous avons beau scruter chaque recoin de la vallée, pas un seul museau curieux ne dépasse…
Un troupeau de nuages choisit la pause pique-nique pour débarquer et ne nous lâchera plus de la journée.
Quelques nuages plus haut, nous atteignons le fameux plateau des Sept Laux, calfeutré dans son manteau de brume. Aussi étonnant que cela puisse paraître, EDF est propriétaire des lieux et utilise la série de lacs pour réguler un barrage au fond de la vallée.
À proximité de l’entrée du plateau, le refuge des Sept Laux nous sert un café qui refroidit en une minute. Nous remplissons nos gourdes, ce sont presque des glaçons qui sortent du robinet. Bref, nous redoutons la fraîcheur de la nuit.
Les rares emplacements pour tentes autour du refuge sont déjà pris, rien de grave, nous irons plus loin. Par moment une bourrasque dévoile un pan des montagnes qui nous entoure, puis le redissimule aussitôt. Nous remontons un troupeau de moutons à rebrousse-laine, puis trouvons notre spot à deux pas du chemin.
Nous plantons fermement la tente et protégeons avec des pierres le côté qui prend le vent… sauf que ce petit malin décide de changer de sens pendant la nuit. Grumf ! Les claquements de toile nous obligent à sortir faire des ajustements, mais sans cela, blottis sous toutes nos couches, nous dormons aussi bien que nos voisines marmottes.
Conseils pratiques
Le refuge des Sept Laux est le seul qui recueille de mauvais avis, pour cause d’accueil rigide. En prenant juste un café, nous ne l’avons pas ressenti. Si vous comptez y dormir, réservez-le au plus tôt, car des groupes réquisitionnent parfois toutes les places. Les tarifs des nuits et des repas sont disponibles ici. Il est apparemment possible d’acheter aussi des vivres.
Pour les tentistes, un bel emplacement se situe après le refuge, deux autres avant le refuge juste après la digue. Sinon il faut continuer à marcher jusqu’aux alentours d’une source d’eau indiquée sur l’appli Maps.me (à notre avis non potable) et ne pas hésiter à grimper sur les hauteurs.
Jour 6 : Les Sept Laux → Rivier d’Allemont
Au lever, nous ouvrons la tente inquiets. Miracle, la brume s’est dissipée !
La matinée est même idyllique. Nous longeons les lacs des Sept Laux un à un, presque seuls au monde. Les marmottes sont censées adorer les pierriers et des siffle-pouet-ments se font régulièrement entendre. Nous scrutons donc la montagne, tous radars dehors…
… et nous finissons par en repérer une ! Elle est très loin, beaucoup trop pour la photographier, mais nous sommes aux anges. Nous espérons maintenant apercevoir des bouquetins, réputés fréquents par ici.
Au niveau du lac du Cos, nous souhaitons de bonnes balades au GR 738, qui remonte par le Col de la Vache. Il est temps pour nous d’amorcer notre retour à la civilisation. Un dernier pique-nique près d’un dernier lac, une dernière aquarelle, et nous quittons le plateau. La descente s’avère particulièrement abrupte, presque un mur.
Le chemin prend mille zigzags, ce qui adoucit la pente, mais la rend interminable. Pour compenser, Dame Nature a la bonne idée d’organiser un festival des fleurs sauvages autour de nous, avec en bande sonore quatre ou cinq ruisseaux, que nous traversons et retraversons.
Nous sommes toujours sans nouvelles des bouquetins. En revanche, une nouvelle chaîne de montagnes a poussé face à nous, sombre et nuageuse.
Une route, une vraie, nous attend en bas. Nos genoux la remercient. Il ne reste plus que 2,2km presque à plat jusqu’au Rivier d’Allemont. Nous passons devant de jolies maisons, une fromagerie, un musée du bouquetin et un musée de l’avion américain écrasé, pour atteindre notre gîte des Favets, au bout du village.
Conseils pratiques
Pour trouver le gîte des Favets, il suffit de se rendre à la crêperie du même nom, gérée par le même propriétaire. Nous héritons d’une chambre petite et vieillotte à lit double, qui partage sa salle de bain avec un dortoir moderne de quatre places. Une troisième chambre rénovée avec deux lits simples possède une salle de bain privée (tentez d’obtenir celle-ci !). Dans tous les cas, le tarif est de 25€ par personne. La crêperie ne convaincra pas un Breton, mais elle est située idéalement pour le dîner. Attention cependant, elle ferme à 18h, voire 17h30. Le cuisinier peut laisser sur demande un dîner dans le réfrigérateur du gîte. Petit déjeuner proposé à partir de 8h pour 7€.
Jour 7 : Rivier d’Allemont → Allemont
Nous nous réveillons sous la pluie, bien heureux d’être à l’abri sous un toit ! Le temps d’avaler notre petit déjeuner, elle se dissipe pour laisser place à une brume captivante.
Notre objectif du jour est d’atteindre Allemont, notre toute dernière étape en bas de la vallée, d’où nous pourrons prendre le bus vers Grenoble. Pour éviter de marcher 8km sur la route principale, il existe un superbe « rallongis » forestier, qui ajoute 4km. Trouvez le monument aux morts, puis la ruelle en face qui grimpe et finit par se transformer en chemin de terre.
Nous y croisons des nuages, des champignons, un renard, du soleil, des torrents…
L’itinéraire conseillé par Maps.me propose de tourner assez tôt et de rejoindre la route des voitures, mais nous poursuivons peinards dans les bois, jusqu’au village de Mollard. Juste avant de l’atteindre, nous redescendons près de 500m sous les grands arbres.
Enfin, nous atteignons le lac artificiel d’Allemond, dont le vrai nom est lac du Verney. La baignade étant interdite, les touristes marchent. Nous passons d’un coup de 0,5 promeneurs croisés à l’heure à 12 par minute ! Nous célébrons la fin de la randonnée avec une bonne glace et nous installons au camping.
Conseils pratiques
Il existe deux campings : le municipal et le Grand Calme. Le nom du second nous a séduits et il s’est avéré parfait. Simple, très propre, avec de grands emplacements ombragés, 15€ pour deux. Le centre du village est à cinq minutes, avec une boulangerie et des restaurants. Une supérette SPAR se trouve à cinq minutes dans l’autre sens. Plus loin, nous avons beaucoup aimé le restaurant Les Gaufrettes, en route vers Rochetaillée.
Si vous êtes pressés, vous pouvez enchaîner l’étape suivante et rentrer à Grenoble par le dernier bus.
Mini jour 8 : Allemont → Rochetaillée → Grenoble
Cette dernière partie n’est pas la plus agréable. Il s’agit de se rendre à Rochetaillée, un lieu-dit où s’arrête le bus vers Grenoble, à 3km d’Allemont en longeant la départementale. Une navette existe, mais elle est rare, ses horaires ne nous arrangent pas et nous avons des chaussures de randonnée aux pieds, alors…
Le bus T75 vers Grenoble passe 6 ou 7 fois par jour, dure 1h15 et coûte 6€.
Notre avis sur cette randonnée en massif de Belledone
Nous avons adoré notre aventure et ne nous attendions pas à autant de bonnes surprises. Beauté, calme et verdure sont nos trois souvenirs les plus vifs. Les paysages de Belledonne sont magnifiques, pleins de forêts, de fleurs, de lacs et de points de vue. Alors pourquoi ce massif est-il moins connu que d’autres ? Bonne question !
Nous avons choisi de réaliser notre circuit à un rythme tranquille, pour bien profiter, mais les bons marcheurs peuvent très bien appuyer sur l’accélérateur (voir conseils plus bas). Il est également facile de l’adapter à ses envies ou à ses changements de plans, puisqu’il existe de nombreux points d’accès ou de sortie.
Conseils pratiques pour ce trek en Belledonne
Contenu de nos sacs à dos
Nous portions 12 et 17 kilos avec gourdes pleines et nourriture… et c’était trop ! La faute à quelques équipements pas franchement indispensables, comme nos matériels photo et aquarelle, ou nos liseuses.
Côté vestimentaire, nous transportions chacun un pantalon, deux jours de tee-shirts et sous-vêtements (lavés chaque soir et séchés sur une corde de la tente), des doudounes poids-plume et des imperméables. Nos pieds étaient habillés de chaussures montantes et nos mains de bâtons.
Pour le bivouac, nous avions notre tente ultra-légèrei, des matelas gonflables et des sacs de couchage 10°C. C’était très limite, nous aurions dû partir avec des 5°C, en particulier pour notre nuit la plus fraîche aux Sept Laux. En dehors de juillet-août, il vous faudra même certainement des duvets 0°C. N’oubliez pas la couverture de survie pour gagner quelques degrés.
En pagaille, nos épaules portaient également un retire-tiques, de la crème solaire, des casquettes, des lampes frontales, un réchaud, une popote, du savon bio, des serviettes microfibres, des gants de toilette et une trousse à pharmacie.
Pour des conseils plus précis, nous détaillons ici notre équipement pour la randonnée et le bivouac.
La nourriture et l’eau
Il n’existe aucune épicerie en chemin, il est donc nécessaire de s’organiser. Voici les différentes possibilités de ravitaillement, dans l’ordre :
- Refuge de la Pierre du Carre : non gardé actuellement, mais reviendra peut-être dans un an ou deux.
- Refuge de l’Oule : déjeuner (sans réserver), demi-pension, panier repas.
- Gîte de la Martinette : demi-pension, panier repas, quelques vivres du type pâtes ou biscuits.
- Le Pleynet : au prix d’un détour, vous pouvez atteindre cette station de ski qui comporte apparemment des restaurants et une supérette Sherpa.
- Refuge des Sept Laux : déjeuner, demi-pension et panier repas (tous trois sur réservation), quelques vivres.
- Rivier d’Allemont : petit-déjeuner puis repas de 8h à 18h à la crêperie, possibilité de commander un dîner si vous dormez au gîte associé.
Pour le reste de nos repas, nous sommes partis avec un peu de nourriture classique (semoule, fruits secs, biscuits, céréales…) et des plats lyophilisés de la marque Trek’n Eat, qui a la bonne idée de proposer autant d’options végétariennes que carnivores (trouvables ici chez Hardloopi). Notre plat préféré est la bolognaise végé, en revanche nous déconseillons leur quinoa à la mexicaine, si fort en goût qu’il est presque immangeable.
Quant à l’eau, nous portions chacun jusqu’à 2,5L. C’était un peu trop, puisqu’il est fréquent de croiser des sources dans la journée sur le massif de Belledonne. Dans les cas où l’eau n’était pas sûre, nous utilisions des pastilles micropur.
Récapitulatif des refuges et gîtes sur le GR738
Si vous choisissez de dormir en refuges, n’hésitez pas à les réserver des semaines à l’avance pour ne pas vous retrouver au dépourvu. Quant aux refuges non gardés, arrivez tôt dans la journée pour trouver un lit. Voici une carte récapitulative, à laquelle nous avons ajouté quelques options supplémentaires :
Pour notre part, nous avons zappé les refuges mais dormi dans deux gîtes. Le bivouac est autorisé auprès des refuges et le refuge de l’Oule propose même la demi-pension aux campeurs.
Pour une randonnée accélérée sur le massif de Belledonne
- Jour 1 : partez tôt le matin, zappez le refuge de la Pierre du Carre, foncez directement à l’Aup Bernard.
- Jour 2 : évitez-vous la montée jusqu’au refuge de l’Oule, dormez vers les refuges de Grande Valloire.
- Jour 3 : ne vous arrêtez pas à La Martinette, montez directement aux Sept Laux.
- Jour 4 : redescendez au Rivier d’Allemont.
- Jour 5 : rejoignez Allemont et montez dans le bus pour Grenoble.
Le GR 738 en entier et le tour du Pays d’Allevard
Le véritable itinéraire du GR 738 part d’Aiguebelle et rejoint Vizille en 130km, pour une durée recommandée de 11 jours. Plus d’informations ici.
Un autre sentier avec lequel nous avons beaucoup hésité s’appelle le tour du Pays d’Allevard, 78km en 6 jours, décrit par là.
Pour s’orienter, l’idéal est d’avoir le Topoguide officiel du GR 738. Nous nous sommes rabattus sur une carte attrapée à l’office du tourisme d’Allevard, associée à l’appli Maps.me.
Météo
L’été, les grosses chaleurs finissent souvent en orages. Nous avons eu beaucoup de chance, ils sont passés à côté de nous (nous les entendions tonner au loin), mais il ne faut pas badiner avec cela. Scrutez la météo, assurez vos arrières la nuit en campant près d’un refuge et préparez-vous à redescendre s’ils explosent.
N’oubliez pas qu’il peut aussi faire froid, même en été. Si vous n’avez pas de chance, la température descend à zéro la nuit au point le plus haut de la randonnée.
Chiens de bergers en Belledonne
Ce dernier point inquiétait Mi-fugue, un peu phobique des chiens. La présence de loups dans le massif de Belledonne oblige les bergers à travailler avec des « patous », qui sont dressés pour protéger le troupeau contre tout inconnu, même humain. Nous n’en avons aperçu que de loin, mais en cas de rencontre, voici une vidéo qui résume le comportement à adopter.
Bonne randonnée à vous !
C’est une chance de pouvoir lire vos notes de voyages ! Je me souviens que vous aviez un peu peur de la météo avant de partir, ben finalement ça s’est bien passé et ça donne envie ! Bisous
Oui, finalement la couverture de survie nous a sauvés du froid, et la chance des orages ! Bisous
Le sommet du Mordor s’appelle le Grand-Pic de Belledonne ! très beau reportage en tout cas!
Ah merci, le bien nommé !