Au cœur de notre séjour d’un mois à Buenos Aires, nous nous permettons une petite journée d’infidélité à la ville et même au pays. L’objectif de cette escapade se situe en Uruguay et porte un nom plein de soleil : Colonia del Sacramento. Olé !
À l’origine de notre échappée, une envie de vieilles pierres, de couleurs vives et de ruelles pavées. Il faut reconnaître que, contrairement à la plupart des pays latinos, l’Argentine est peu fournie en jolis petits villages.
Des rumeurs évoquent bien quelques cités préservées dans les lointaines montagnes du nord-ouest autour de Salta, mais pour l’instant, c’est en grimpant dans un ferry et en changeant de pays que nous étanchons notre soif.
Une heure, quinze minutes et un tampon sur le passeport plus tard, nos quatre pieds foulent déjà le sol de Colonia del Sacramento. Une fois n’est pas coutume, c’est en « mi-photos, mi-dessins » que nous allons vous présenter tout cela !
Après avoir franchi la Puerta de la Ciudadela qui marque l’entrée de la vieille ville, nous découvrons un écosystème inhabituel. De grands arbres s’élèvent entre les maisons à étage unique, les bougainvilliers disloquent les pavés bosselés, symbiose apaisante du végétal avec le minéral.
Ajoutez à cela une faune de Coccinelles et autres vieilles guimbardes dispersées sur les trottoirs. Notre soif de village typique-esthétique-idyllique est comblée.
Colonia del Sacramento a des airs de ville-musée et l’assume totalement. D’ailleurs, huit mini musées sont parvenus à se nicher dans les quelques ruelles du vieux quartier portugais. Le reste n’est que restaurants, cafés ou hôtels, occupant parfois de superbes patios.
La plus charmante des ruelles de Colonia del Sacramento porte le nom doux et poétique de rue des Soupirs. Mais soupirs de quoi au juste ? Des peintres en bâtiments devant l’état des façades ? Des passants qui attendent leur tour pour une photo ?
Mais peu de soupirs parviennent à nos oreilles. Les touristes que nous croisons à Colonia sont zen, rêvassent sur les bancs, bouquinent en terrasse, prennent le temps de ne rien faire.
Nous-mêmes, nous passons une partie de l’après-midi les pieds dans l’herbe à la terrasse d’un café.
Où que nous allions, nos pas finissent toujours par nous ramener sur la Plaza Mayor, grande et agréable, aérée et ombragée, dotée de petits cafés et… d’un phare. Si plus de phares étaient installés sur les places du monde, les promeneurs arrêteraient probablement de se perdre.
La vue au sommet du phare vaut son pesant de pesos (~0,75€).
Côté mer, ou plutôt côté fleuve puisque Colonia del Sacramento borde l’embouchure boueuse du Río de la Plata, personne n’a eu l’idée d’aménager des plages ou des bars branchés, pas même un Mickey Club. La rive est simplement faite d’un peu de nature.
Dans un coin, nous débusquons le vieux port et ses quelques bateaux de plaisance. Nous tentons de visiter le centre culturel qui s’y trouve, hélas fermé ce jour.
En fin d’après-midi, lorsque la chaleur s’amenuise, les locaux commencent à apparaître. Les enfants sortent avec un ballon, les vieillards avec une canne à pêche sur l’épaule et tous les autres avec une calebasse de maté à siroter.
Nous rejoignons les rêveurs au bord de l’eau en prévision du coucher de soleil…
… mais ne pouvons hélas pas rester jusqu’au clou du spectacle. C’est l’heure de prendre notre bateau du retour.
Notre avis sur Colonia del Sacramento
Voilà une belle étape qui se déguste lentement, très lentement. Il n’y a vraiment pas grand-chose à faire, ce qui est bien aussi parfois !
La ville est plus vaste que le vieux centre croquignolet que nous vous avons montré, mais le reste a moins d’intérêt touristique.
Un dernier dessin pour la route ? Allez, dans un autre style !
Conseils pratiques pour visiter Colonia del Sacramento
Venir à Colonia del Sacramento depuis Buenos Aires
Deux compagnies de ferry proposent des allers-retours, Buquebus et Colonia Express, mais seul le site de Colonia Express permet aux étrangers de réserver. Sur la page de paiement, si votre numéro de document ne passe pas, tentez de retirer les lettres (tapez juste les chiffres pour une carte d’identité française).
Il y a trois départs par jour dans les deux sens. Si vous comptez passer une demi-journée seulement à Colonia, privilégiez peut-être l’après-midi au matin, car des bus déversent de gros groupes qui se volatilisent après le déjeuner.
Nous avons payé 60€ par personne l’aller-retour, mais les tarifs augmentent en fonction du nombre de places déjà prises. Réservez le plus tôt possible, d’autant plus que les bateaux sont parfois pleins. Il faut compter théoriquement 1h15 pour la traversée, cependant de légers retards sont fréquents.
Une fois débarqués du ferry, vous pouvez rejoindre le vieux centre de Colonia en dix minutes à pied.
Monnaie et échange
Si vous arrivez de Buenos Aires comme nous, pas besoin de trop vous stresser pour obtenir des pesos uruguayens. La vieille ville est tellement touristique que pratiquement tout le monde accepte les pesos argentins ou les dollars US. Seuls le guichet des musées ne le fait pas, mais vous pouvez demander au café voisin (PicNic) de vous échanger le montant nécessaire.
Bon à savoir également, en tant qu’étrangers une réduction de 22% s’applique lorsqu’on paye par carte au restaurant ou à l’hôtel. C’est automatique sur le terminal de paiement, il n’y a théoriquement pas besoin de la réclamer.
Visiter les musées
Les thèmes abordés par les huit petits musées sont intéressants, hélas la scénographie ne les met pas beaucoup en valeur. Notre préféré est le musée portugais. Un billet commun est vendu au musée principal pour environ 1€20.
Manger sur le pouce
Le café PicNic prépare de délicieux sandwichs (dont des vegans) et jus d’oranges pressées, servis sur la pelouse d’une jolie terrasse, sur la place principale.
Dormir à Colonia del Sacramento
Si c’était à refaire, nous passerions la nuit sur place pour profiter du coucher de soleil et d’une matinée supplémentaire. Nous avons par exemple repéré la Posada Del Virrey (~50€)i et la Posada El Viajero (~55€)i, toutes deux en plein centre.
À voir ailleurs en Uruguay
Depuis Buenos Aires, les compagnies de ferry proposent aussi des trajets vers la capitale Montevideo, permettant une boucle dans le pays. Si vous comptez passer plus de temps en Uruguay, jetez un œil à l’article de notre collègue Pepette en vadrouille.
Merci encore pour ce petit voyage. J’ai adoré les illustrations !!! Ça fait vraiment du bien de s’évader au petit-déjeuner 😁 en attendant de pouvoir reprendre la route et aller réchauffer nos cœurs au soleil 🌞🌞
Merci beaucoup ! C’est vrai que des images ensoleillées aident à supporter le gris et le froid de cette fin d’automne !
Parfaite cette petite escapade en Uruguay pour la dose de dépaysement du weekend 😁 Ce pays d’Amérique du Sud dont on parle moins m’a d’ailleurs toujours un peu intrigué – et peut-être encore plus le Paraguay !
C’est vrai qu’on entend peu parler des deux pays en -guay. Le Paraguay semble très vert, il nous intrigue aussi !
Merci de nous donner envie et je dirai même plus très envie.
Merci Anne-Marie, tout le plaisir est pour nous !
Excellente idée cette fusion photos et dessins!
Merci ! On aime bien le rendu nous aussi, peut-être qu’on le refera de temps à autre !
moi aussi j’ai trouvé très original et agréable à regarder l’union photo-dessin.Une escapade très agréable qui nous déconnecte de notre quotidien.
Merci, on est contents que le résultat te plaise !
Allez, je me remets à la lecture. ça fait du bien de voyager par ce temps hivernal !! Très mignonette cette ville !
Ah le voyage en canapé, on n’a rien inventé de plus confortable 🙂